Militant de la CNT d’Angües (Huesca), Leonardo Brusau Sanz travaillait comme marchand de beignets à Binefar (Huesca) lors du coup d’État franquiste de juillet 1936. Il participa aux affrontements avec les fascistes dans la comarcale de Tamarite de Litera. Il s’enrôla ensuite dans l’armée républicaine où en juillet 1938 il était sergent.
Passé en France lors de la Retriada, il y participa pendant l’Occupation à la Résistance dans un maquis. Puis à l’automne 1944 il pénétra en Espagne dans le cadre des opérations Reconquista de España avec la 21e Brigade de guérilleros espagnols.
Suite à divers affrontements avec les troupe de Tabors marocains, Leonardo Brusau et le compagnon du POUM Gregorio Castarlenas Amello se trouvaient début novembre dans la zone de Palau de Fonz où le 6 novembre ils rencontraient un habitant de Fonz “digne de confiance” auquel ils remirent un message destiné à leurs familles à Estadilla et leur fixant un rendez-vous pour le lendemain 7 novembre. Lorsque dans la nuit du 7 novembre, Castarlenas et Brusau entrèrent dans le mas où les attendaient le père de Gregorio Castarlenas et José Alfaro, le père politique de Brusau, ils furent immédiatement capturés par la Guardia Civil qui avait été informé par “l’homme de confiance”.
Interné à la prison de Saragosse, il fut condamné à une lourde peine puis transféré au pénitencier de San Miguel de los Reyes. Puis il fut de nouveau traduit devant un conseil de guerre tenu à Saragosse le 15 mai 1946 et fut condamné à 30 ans de détention pour ses activités pendant la guerre civile.
Le 13 mars 1947, avec 7 autres prisonniers, il parvenait à s’évader de San Miguel de los Reyes par un tunnel creusé dans le puits de la prison. Repris le 29 mai suivant, il fut immédiatement mis au cachot pour une durée indéterminée. En 1953 il fut transféré à Ocaña puis en 1956 à l’hôpital pénitentiaire de Madrid, date à laquelle on perd sa trace.