Antonio Esteban Garvi (parfois orthographié Garbi) avait adhèré en 1935 à l’organisation de jeunesse des Pionniers. En 1938, il avait adhéré à la Jeunese Socialiste Unifiée (JSU). Après la victoire franquiste il avait été envoyé au service militaire dans l’armée de l’air et avait servi à Burjasot (Valence) et à l’aérodrome de Los Llanos (Albacete). En 1945 il adhérait au Parti communiste dont il devenait l’année suivante le secrétaire de propagande du comité provincial d’Albacete. Après la découverte de l’organisation — présente à l’époque dans cinquante quatre villages de la province d’Albacete — par les autorités en mai 1947, il rejoignait la 5e Agrupación.
Antonio Esteban Garví Mariano était membre du groupe organisé en 1947 par Eugenio Sánchez Diéguez Fernando et qui comprenait également Antonio Moreno Manzano Lister, Eugenio García Atienza et deux autres guérilleros. C’était l’un des trois groupes composant la 5e Agrupación de Cecilio Martín Borja Timochenko. Les deux autres groupes étaient dirigés par El Gitano et Evaristo Rubio Collado Pocarropa.
Après la mort à Salobre (Albacete) le 8 mars 1947 d’Antonio Hidalgo Manzano Atila, Antonio Esteban Garvi s’était joint au groupe d’Antonio Moreno Manzano Lister de la 5 Agrupación de la Mancha où il avait été nommé responsable politique de la 3è guérilla.
Grace à la collaboration d’anciens guérilleros, la Guardia Civil capturait ou tuait à Madrid le 22 octobre 1947 les guérilleros Cecilio Martin Borja Timochenko, Eugenio Palacios Moya Panizares et les sœurs Manuela et Eulalia Angel Rodríguez, puis le 23 octobre sur le district de Torre de Juan Abad capturaient Eugenio Sánchez Diéguez Fernando, Dionisio Castillo Gómez Manuel, José Paton Moya Tuertecillo et Arcangel Alamo Romero Palizas. Grace à de nouvelles informations, le 25 octobre 1947 étaient capturés à Valdepeñas (Ciudad Real) Antonio Esteban Garvín Mariano et Antonio Moreno Manzano Lister. La police appliquait la “loi de fuite” à ce dernier militant et le tuait deux jours plus tard le 28 octobre. La 5e Agrupación avait été anéantie.
Antonio Esteban Garvi a été condamné à trente ans de détention lors du Conseil de guerre qui s’est tenu à Madrid le 17 juin 1949 contre des militants de Ciudad Real et d’Albacete. Lors de ce conseil de guerre ont également été condamnés : Eugenio Sánchez Diéguez (à mort), Trinidad Escudero Rivas (douze ans et un jour), Dionisio Castillo Gómez (vingt ans), Arcangel Alamo Romero (vingt cinq ans) et Eduardo Carmona Martínez (trente ans).
En juillet 1950, profitant d’une hospitalisation à l’hôpital San Juan de Dios de Madrid, Antonio Esteban s’évadait et sous une fausse identité allait vivre quelques années à Barcelone et aux Asturies, dans la province de Perlada, avec sa compagne Dolorés Alonso (1922- 1er septembre 2006) avant de passer en France en août 1955. Il continuait ses activités militantes au PCE à Tours (Indre-et-Loire) où il était également membre du comité départemental de la CGT. Il a été responsable de la région centre du PCE en exil jusqu’en 1984.
En octobre 2002, Antonio Esteban, qui a écrit ses mémoires, participait aux rencontres d’anciens guérilleros à Santa Cruz de Moya.
Antonio Esteban Garvi est décédé le 15 août 2012.
Oeuvres : - Lucha por la libertad : memorias de un luchador albacetense contra el franquismo (Ed. Instituto de estudios albacetenses, Diputacion de Albacete).