
A l’âge de 16 ans en 1944 Juan Busquets Verges travaillait comme apprenti à l’usine Hispano Suiza de Barcelone où éclatait une grève organisée par la CNT et où était arrêté l’ensemble des membres du comité de grève. En 1947 il passait en France par ses propres moyens, travaillait comme mineur à Cransac et contactait le Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) à Toulouse. En 1948 il s’intègrait au groupe de guérilla de Marcelino Massana Bancells Pancho et participait à plusieurs opérations en Espagne. Au mois de juin 1949 il participait avec dix huit membres du groupe au dynamitage de plus d’une quarantaine de pylones de conduction électrique et d’un kilomètre de voie ferrée tout autour de Terrassa.
A l’automne 1949 Juan Busquets Verges El Senzill s’intègrait au groupe des frères Gregorio et Saturnino Culebras Saiz Los Primos. Le 4 septembre 1949 il partait pour l’Espagne avec le groupe, guidé par Ramon Vila Capdevila Caraquemada, et formé de Gregorio et Saturnino Culebras Saiz, José Conejos García, Manuel Aced Ortell, Helios Ziglioli et Manuel Sabaté Llopart. Arrivé à Barcelone, il aura le temps d’assister à une réunion dans le quartier de Clot de vingt cinq membres des groupes d’action, d’aller avec José Sabaté récupérer des armes cachées dans un village proche avant d’être arrêté le 18 octobre 1949.

Transféré à la prison Modelo le 16 novembre, il était traduit devant le conseil de guerre qui s’ouvrait le 7 décembre. Il était condamné à mort avec Manuel Sabaté et Saturnino Culebras, tandis que Manuel Aced, José Conejos et Gregorio Culebras étaient condamnés à trente ans et Miguel Acevedo Arias à vingt ans. La peine contre Juan Busquets était ultérieurement commuée en trente ans de détention et il était transféré à la prison de San Miguel de los Reyes. Le 6 février 1956 il tentait de s’évader avec Juan Gómez Casas, mais en sautant un mur se cassait la jambe et était repris. Condamné à quatre mois de cachot, il était transféré à l’hôpital de Valence.
En mars 1958 Juan Busquets était transféré à l’hôpital pénitentiaire de Yeserias (Madrid) pour être opéré de sa jambe. Le 29 juin il était transféré à la prison de Carabanchel où il restait un peu plus d’un mois avant de retourner à San Miguel de los Reyes. En mai 1965 il était transféré au pénitencier de Burgos dont il sera libéré le 18 octobre 1969.

Juan Busquets passait ensuite en France où il participait à la Commission Pro-presos de Toulouse puis en 1974 s’installait à Paris. En octobre 1976 avec une dizaine d’autres compagnons, et à l’occasion de la visite en France du roi Juan Carlos, il était arrété et assigné à résidence à Belle Ile.
Avec Manuel Llatser Tomás et Alicia Mur Sin il a constitué l’Association des Prisonniers politiques du franquisme en France (parue au Journal officiel du 31 octobre 1990).

Le 7 octobre 2010, à l’appel du Centre d’estudios Josep Ester Borras, Juan Busquets participait avec une cinquantaine de compagnons, à l’apposition au sein du Memorial Democratci de la Via Laietana de Barceone, d’affiches et banderoles demandant la reconnaissance et la réhabilitation des anciens guérilleros.
Juan Busquets est l’auteur de mémoires intitulées Veinte años de prisión : los anarquistas en las carceles de Franco (Ed. Fundación Anselmo Lorenzo, Madrid, 1998) et collabore à plusieurs journaux libertaires dont Rojo Y Negro, Polemica (Barcelone) et Cenit (Paris)
Oeuvre : - Veinte años de prision : los anarquistas en las carceles de franco (1998) ; - El Senzill, guerrilla e preso d’un maqui (2008 & 2e éd. amplifiée, 2013) ; - Atado y bien atado, Asociacion de presos politicos del franquismo en Francia (Ed. del Centre d’Estudis Josep Ester Borras, junio 2016 & mayo 2020).