Licencié en lettres et en philosophie, Santiago Soler Amigo Petit, qui souffrait depuis son enfance de poliomielythe et d’épilepsie, avait commencé son activité politique à Badalone autour du groupe d’intellectuels qui avait créé la Força Socialista Federal (FSF) et où il fit la connaissance de Francesc Xavier Garriga Paituvi.
Fin 1967 il adhèrait à Accion Comunista où il devenait l’ami de Ignaci Solé Sugranyes. Tous deux quittèrent l’organisation pour désaccords idéologiques après le congrès tenu à Francfort à l’hiver 1968. Pendant l’été 1969 il voyagea à Paris avec Xavier Garriga et tous deux se lièrent à Jean Barrot qui les initia au conseillisme et au situationnisme.
Devenu militant du Mouvement Ibérique de Libération (MIL) il allait y théoriser un mélange d’anarchisme, de marxisme et de conseillisme. A son retour de Paris il rédigea avec Ignaci Sole la brochure “El movimiento obrero en Barcelona”. A partir de 1972 Santiago Soler et Xavier Garriga allaient s’occuper plus particulièrement de l’édition de textes clandestins autour de la revue clandestine CIA (Conspiracion internacional anarquista) et des éditions mayo 37.
Réfugié à Toulouse et devenu théoricien du groupe il s’opposera à la tendance la plus radicale du Mouvement Ibérique de Libération (MIL) et animée notamment par Jean Marc Rouillan, Pons Llobet et Jean Claude Torres. Il a participé en août 1973 au congrès d’autodissolution du MIL à Toulouse.
Santi Soler fut arrêté le lundi 24 septembre 1973 en sortant de son domicile. La police ayant trouvé dans ses notes qu’il avait rendez vous le lendemain, à 18h, au bar Funicular, n°70 rue Girona, tendit une souricière et, bien que Soler ait tenté en vain de les prévenir du piège, arrêta Xavier Garriga Paituvi et Salvador Puig Antich. Dans l’affrontement Puig Antich fut blessé de deux balles (au maxilaire et à l’épaule) et l’inspecteur Francisco José Anguas Barragan, 24 ans, fut tué.
Emprisonné jusqu’en février 1975 où il fut remis en liberté provisoire sous caution, Santiago Soler Amigo était condamné le 3 novembre 1975 à deux ans de prison. En juillet 1976 il bénéficiait de l’amnistie de décembre 1975 et participait en 1978-79 à la rédaction de Solidaridad Obrera (Barcelone) et à la reconstruction de la CNT tout en collaborant à de nombreuses revues dont Ajoblanco, Askatasuna, Indolencia, Promos, El Topo Avizor, El Viejo Topo.
Santiago Soler Amigo est mort à Barcelone le 13 avril 1999.
Œuvre : - Lucha de clases y clases de lucha (Barcelone, 1978). – Marxismo, señas de identitad (Ed. Libertarias, Madrid, 1980)