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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RODRIGUEZ MUNOZ, Francisco « JUBILES »
Né à Bujalance (Cordoba) - tué le 6 janvier 1944 - MLE – CNT - Groupe des frères RODRIGUEZ MUÑOZ "LOS JUBILES" - Cordoba & Jaen (Andalousie)
Article mis en ligne le 22 octobre 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Francisco Rodriguez Muñoz

Les trois frères Francisco, Juan et Sebastián Rodríguez Muñoz, appelés Los Jubiles, étaient des militants connus de la CNT de Bujalance (Cordoba). Dès juillet 1936 tous trois avaient combattu dans la colonne Andalucia-Extremaduraqui regroupait les centuries de la CNT-FAI de Castro del Rio, Bujalance, Baena, Posadas, Villaviciosa, Almodovar del Rio et autres localités. Lorsque la colonne devint en janvier 1937 la 88° Brigade mixte (38è Division) Francisco le frère ainé en resta le commandant tandis que ses frères Juan et Sebastián étaient nommés chefs de bataillons.

Fin mars 1939, Francisco Rodríguez Muñoz qui se trouvaitt à Villanueva de Cordoba où les troupes s’étaient repliées, gagnait avec ses frères la sierra (montagnes de Villaviciosa, Almodovar, Hornachuelos et plus tard la zone de Montoro). En 1940, dans la province de Cordoba, il organisait et dirigeait un groupe formé avec ses frères Sebastián et Juan Rodríguez Muñoz et d’autres fugitifs de Bujalance, dont Tomas Martínez Luque, Antonio Castilla Ramírez Bigotin, Manuel Jiménez Fernández El Gatoet les frères Mateo et Manuel Alcala Cabanillas Los Bejar.

Le groupe connaissait son premier affrontement sur la route de Villa del Rio à Cardeña, district de montoro, où furent tués le soldat Gonzalo Vázquez et le Guardia Civil Antonio Guerrero. Le 8 juillet 1940 lors d’un affrontement à Obejo étaient tués le propriétaire Antonio Padilla Olivares et les phalangistes Edmundo Cano Juarez, Pedro González Herruzo et Juan Herrera Herruzo tandis qu’un guérillero El Aceitunoétait grièvement touché et décèdait ultérieurement des suites de ses blessures. Le 26 septembre 1940 lors d’un affrontement sur le district de Alcaracejos était tué un autre membre du groupe, Alfonso García Gavilán originaire de Bujalance.

Au cours de l’année 1941 furent tués plusieurs membres du groupe dont Francisco Parrado sur le district de Montoro, Manuel Alcala Cabanillas et Francisco Cobos Benitez (le 4 mai) près de Bujalance et l’agent de liaison Eugenio El Moreno. Francisco Cabello Milla Paco Simón, beau frère des Jubilesfut quant à lui arrété puis fusillé à la prison de Jaén. Á des dates imprécises furent également tués par la Guardia Civil les guérilleros ou collaborateurs du groupe Felipe García Flores, Manuel Martínez, Manuel Alcaraz et ses deux fils, Antonio Vanzalá Soriano et Bartolomé El Chivito.

En 1942 le groupe passait dans la province de Jaén où il comptera jusqu’à vingt hommes. Fin 1942 s’étaient intégrés au groupe, Miguel Morales Hueto Payasoet Francisco Jiménez El Churro. Ce dernier servait déjà d’agent de liaison lorsque le groupe était à l’est de Montoro (Cordoba), à la confluence des fleuves Yeguas et Guadalquivir, limite des provinces de Cordoba et de Jaén. C’est dans cette région que le groupe avait sa principale base : la ferme La Fresnadilla.

A l’aube du 6 janvier 1944, et suite à la trahison d’un certain Juan Olmo Garcia El Abisinio, la Guardia Civil donnait l’assaut à la ferme Mojapiésituée dans une oliveraie du district de Montoro. Lors de l’attaque étaient tués les frères Francisco et Sebastián Rodríguez Muñoz, Tomas Martínez Luque, Antonio Castilla Ramírez Bigotin, Miguel Morales Hueto Payasoet Manuel Jiménez Fernández El Gato. Seul échappera au massacre le jeune José Moreno Salazar El Quincalleroqui sera capturé vvant dans les décombres de la ferme et parviendra à s’évader de la prison de Cordoba le 7 décembre 1944.

L’autre frère, Juan Rodríguez Muñoz, avait été tué l’année précédente, le 12 décembre 1943 lors d’un affrontement avec la Guardia Civil. Quand aux frères Alcala Cabanillas Los Bejarils seront tués le 8 décembre 1944 à Marmolejo (Jaen).

En 2004 l’Association Germinalpour la récupération de la mémoire historique fera apposé une plaque en hommage aux Jubilesau cimetière de Bujalance. En juin 2005 un monolithe en pierre avec le nom de tous les guérilleros tués le 6 janvier 1944 sera inauguré à Bujalance en présence de José Moreno Salazar Quincallero le seul survivant du groupe.


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