Né dans une famille pauvre, Manuel Ramirez Castillo avait commencé à travailler très jeune comme apprenti maçon et avait adhéré au syndicat unique de la construction (SUC) de Séville qui était fédéré à la CNT. Il était également membre de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL).
Son militantisme et son activisme lui valut d’être emprisonné à plusieurs reprises notamment à Puerto de Santa Maria où il fera la connaissance de militants connus dont B. Durruti. Très actif il contribua en juin 1936 aux accords passés entre le SUC de Séville et le patronat qui avait abouti à l’établissement dans l’industrie du bâtiment à l’adoption de la semaine de 36 heures de travail.
Le 17 juillet 1936, suite à la rumeur d’un coup d’État imminent, il se réunuissait avec d’autres compagnons de la FIJL au siège du Comité régional de la CNT (Plaza de la Mara) puis participaot à l’attaque d’une armurerie. Lors d’un échange de coups de feu avec des fascistes, il était légèrement blessé puis, après avoir été soigné, participait aux combats de rues à Seville, notamment dans le quartier de San Luis. Après la chute de la ville aux mains des franquistes, il se cachait quelques jours chez un compagnon du quartier de La Macarena avant de parvenir à s’enfuir avec d’autres compagnons et à gagner Malaga.
En septembre 1936 il s’y intégrait à la Colonne confédérale Juan Arcasorganisée par le militant anarchiste sévillan Miguel Arcas Moreda et participait à la défense de la ville jusqu’à sa chute. Il se retirait alors avec la Colopnne et des miliiers de civils vers Almeria sous les bombardements de l’aviation et de la marine franquiste. En février 1937, au moment de la militarisation, il participa avec notamment Miguel Arcas à la prise du siège du gouverneur civil d’Almerai et à la libération du compagnon Francisco Maroto emprisonné pour s’être opposé au gouverneur.
En mars, avec la 79e Brigade Mixte, dans laquelle avait été intégrée la Colonne Arcas, il fut envioyé dans le secteur de Jaén-Grenade sur le front d’Andalousie, puis sur le front du Levant où il fut nommé lieutenant d’une Compagnie. Blessé à trois reprises à la fin de la guerre, il parvenait avec un groupe de 13 compagnons à s’embarquer à Alicante sur un petit bateau à moteur à destination d’Oran. Faute d’essence, le bateau ne tardait pas à dériver avant de croiser le navire hollandais Ulisesqui recueillait les compagnons et les débarquait à Alger. Arrêté à son arrivée à Alger et envoyé dans un camp de concentration, Manuel Ramirez Castillo dut pour pouvoir être libéré s’engager alors dans la Légion étrangère.
Peu après la Libération, il retournait à Séville où il intégrait la CNT clandestine. Il fut arrêté et emprisonné lors de la vague répressive de 1948.
Dans les années 1960, il participa à l’affaire dite du « cincopuntisme » (accords entre anciens militants de la CNT et les syndicats verticaux) et fut en 1966 membre de la commission de la province de Séville chargée de coordonner la présence confédérale lors des élections syndicales dans lequelles il fut élu délégué pour la branche de la construction.
Dès la mort de Franco en novembre 1975, il participa à la reconstruction de la CNT à Séville où il est décédé en 1998.