
Marcelino Radigales Marisol était membre comme plusieurs de ses 8 frères et sœurs – dont Ramon, José et Nieves – membre de la CNT d’Esplus (Huesca). En juillet 1936 il avait participé à la proclamation du communisme libertaire puis s’était ensuite enrôlé comme milicien – sans doute dans la Colonne Durruti – et avait combattu sur le front de Madrid puis en Catalogne (col de Tosas) notamment comme téléphoniste.
Fait prisonnier à la fin de la guerre, il fut notamment interné 3 ans dans un camp à Reus. A sa libération, il parvint à trouver un emploi de forgeron dans une ferme de Llao de Almacellas (Lerida) où pendant de nombreuses années il fut soumis à un contrôle hebdomadaire puis mensuel au siège de la Guardia Civil et où il fut parfois l’objet de coups. Toutefois pendant ces années et surtout en 1944-1945, sa maison servit de point d’appui et de passage aux compagnons s’infiltrant en Espagne ou allant en France et notamment au compagnon Francisco Denis Diez Catala et semble-t-il le groupe de Los Maños (voir Mariano Aguayo Moran).
Une de ses filles, Joaquina Radigales Ortiz, alors âgée de 9 ans, servait d’estafette à vélo pour aller jusqu’à d’autres fermes de la région et avertir des possibilités d’hébergement de compagnons. Généralement les compagnons dormaient dans la ferme ou, lorsque il y avait des mouvements de la Guardia Civil dans la zone, dans les meules de foin à proximité de la maison. La ferme fut perquisitionnée à plusieurs reprises sans que les gardes n’y trouvent personne.
Marcelino Radigales Marsol est décédé à Almacellas le 12 octobre 1958 d’une perforation de l’estomac, suite des mauvais traitements endurés au camp de Reus et à la caserne de la Guardia civil d’Almacellas.