Jorge Oset Palacios, qui avait participé à la guerre civile et s’était exilé en France, avait été envoyé à la mi septembre 1951 par la CNT en exil en mission en Espagne avec Pedro Gonzalez Fernandez et José Avelino Cortes Muñiz où ils avaient été chargés d’éliminer l’indicateur Macario P. Laissés sans contact, ni instructions, ni aide économique, les trois hommes contactaient à Barcelone José Lluis Facerias qui leur procurait un appartement et de l’argent. Le 21 octobre ils participaient avec le groupe de Facerias à l’attaque du Meublé Pedralbes où fut tué un fasciste notoire Antonio Massana Sanjuan.
Le 24 octobre suivant, lors d’une réunion tenu avec Facerias, les trois compagnons décidaient de participer avec lui à un projet de mise en place d’un dispositif de distribution de propagande antifranquiste à grande échelle, projet pour lequel une souscription avait été lancée dans les colonnes deSolidaridad Obrera(Paris). Le lendemain 25 octobre, Jorge Oset et Pedro Gonzalez dont le domicile avait été repéré par la police, s’apercevaient qu’ils étaient suivis par une voiture suspecte. Très vite pris sous le feu d’armes automatiques, ils étaient blessés mais parvenaient à décrocher après avoir riposté et lancé une grenade sur les policiers. Ils se cachaient dans une maison mais étaient dénoncés par une vieille dame qui les avait vu entrer. Encerclés par de très nombreuses forces de police et même un véhicule blindé, ils se défendaient jusqu’à l’épuisement de leurs munitions, avant de se rendre vers 18h asphyxiés par des gazs lacrymogènes. Immédiatement transférés à la Préfecture de police, ils y furent, bien que blessés, tous les deux torturés. On leur injecta même un sérum qui permit aux policiers d’’obtenir l’adresse de José Avelino Cortes qui fut arrêté quelques heures plus tard.
Bien que n’ayant jamais été fichés, les trois compagnons, lors des interrogatoires, s’apercevront que la police savait tout de leur arrivée à Barcelone et avait même leurs photographies.
Internés à la prison Modelo, tous trois allaient se retrouver totalement abandonnés par l’organisation pendant près de 8 mois, ne recevant ni aide, ni information du Secrétariat Intercontinental de la CNT jusqu’en janvier 1952. Traduits devant un Conseil de guerre tenu à Barcelone en septembre 1952, Jorge Oset Palacios, Pedro Gonzealez Fernandez et José Avelino Cortés Muñiz int été condamnés à mort et ont été garrotés le 8 janvier 1953 dans la cour de la prison Modelo.
José Lluis Facerias écrira un texte à leur mémoire intitulé Para que su muerte no haya sido en vano paru dans le journal italien Lotta anarchica, n°2, 15 février 1953.