C’est à l’âge de 14 ans qu’Antonio Ortiz Ramirez avait adhéré en 1921 à Barcelone au syndicat CNT du bois auquel, pendant la dictature de Primo de Rivera, il continua de cotiser clandestinement tout en participant à la diffusion de Solidaridad Obreradans son quartier de Pueblo Nuevo.
A la proclamation de la République, il défendait les conceptions les plus radicales de l’anarchisme et était membre des groupes de défense. Secrétaire (1931) puis président du syndicat du bois, qui était l’un des plus revendicatifs de Barcelone et regroupait 90% des 4000 ouvriers de la branche, il fut l’un des meneurs de l’importante grève menée de novembre 1932 à avril 1933 et au cours delaquelle se produiront de nombreux actes de sabotage et de nombreuses arrestations. Membre des cadres de défense de Pueblo Nuevo, il participait parallèlement au mouvement insurrectionnel du 8 ajnvier 1933. Arrêté en possession d’armes avec Juan Garcia Oliver et Gregorio Jover Cortes, il fut avec eux transférés à la Préfecture de police où tous trois furent torturés. En prison il continua de défendre les positions les plus radicales, se rapprochant de plus en plus de Garcia Oliver et intégra, peu après sa libération, le groupe d’action Nosotrosformé fin 1933.
Après avoir participé aux divers attentats et actions menées par le groupe il fut arrêté à la mi 1935 avec Buenaventura Durruti, Francisco Ascaso, Aurelio Fermandez et plus d’une centaine de militants de la CNT. Interné sur un bateau prison dans le port de Barcelone, il fut libéré avec ses compagnons peu avant les élections de février 1936 qui se traduiront par la victoire du Front populaire.
Responsable des cadres de défense Antonio Ortiz, comme tous les membres du groupe Nosotros, participa aux combats de juillet 1936 et à la prise de la caserne Atarazanas de Barcelone. Dès le 24 juillet, il partait à la tête d’une colonne formée de 800 miliciens pour l’Aragon où il installa son quartier général à Caspe et libéra de nombreux villages de la région (Azalia, Sastago, Zaida, Puebla de Hizar, Hizar). Au cours de ces combats il intégra à ses forces plusieurs autres colonnes de miliciens – celle de Sebastian Zamora, de Saturnino Carod, la colonne Peñalver – et devint le responsable de ce qui allait s’appeler la Colonne Sur del Ebro. Délégué de la colonne, il participait en septembre à l’assemblée pleinière des syndicats CNT et des Colonnes d’Aragon où fut formé le Conseil d’Aragon dont fut nommé président son ami et camarade Joaquin Ascaso.
Lors de la militarisation de février 1937, il fut nommé commandant de la 25e Division et participa aux diverses offensives sur Saragosse, Teruel et à la prise de Belchite. Après les affrontements de mai 1937 à Barcelone, la dissolution du Conseil d’Aragon suite aux manoeiuvres communistes, et l’occupation militaire du terrain par les troupes de Lister, Antonio Ortiz fut destitué di commandement de la 25e Division en septembre 1937 avec la complicité de certains membres du Comuté national de la CNT dont son secrétaire Mariano R. Vazquez auquel Antonio Ortiz s’était déjà opposé. Il fut rempacé à la tête de la Division par Migule Garcia Vivancos qu’Ortiz acusa d’avoir été à la solde des communistes.
En décembre 1937 il suivit les cours d’une école populaire de guerre et en février 1938 participa au plan Camborio (guérillas). Puis il fut envoyé à Seo de Urgel comme responsable d’une division. En juin 1938, alors que circulaient des rumeurs de son assassinat, il passait clandestinement en France avec Joaquin Ascaso ce qui provoqua des critiques très virulentes au sein de la CNT : il fut traité de déserteur et fut même l’objet, comme Joaquin Ascaso, d’un projet d’emposonnement. Arrêté en France, il fut emprisonné 9 mois à Aix-en-Provence, puis après la Retirada, interné aux camps de Saint-Cyprien, du Vernet, à la prison de Colioure puis déporté au camp de Djelfa en Algérie.
Libéré fin 1942, il s’engagea après le débarquement américain en Afrique du Nord, dans les forces françaises libres. Après avoir participé à divers combats en Afrique, il débarqua en juin 1944 aec le premier Bataillon de choc sur les plages de Saint-Tropez et participa à toute la campagne de France : libérations de Toulon, Montélimar, Valence, Grenoble, Lyon, Dijon et Vesoul. A l’automne 1944, au moment des opérations d’infiltration en Espagne (Reconquista de España), il recevait la permission du Colonel Fernand Gambiez d’aller combattre en Espagne. Il allait alors à Paris pour y rencontrer le compagnon Laureano Cerrada Santos, avec lequel il était lié depuis les années 1930, qui lui explqua que toute cette opération d’infiltration était menée par les communistes. Antonio Ortiz regagna alors son unité avec laquelle il allait poursuivre la guerre. Grièvement blessé en Allemagne, il fut démobilisé le 5 août 1945.
Revenu à Paris, il proposa alors à Laureano Cerrada de constituer une école et un camp d’entrainement militaire pour les militants mibertaires partant combattre en Espagne. Ce projet fut refusé par la CNT. Antonio Ortiz alla alors à Saverdun (Ariège) où il monta une petite scierie avec José Pérez Ibañez Valencia.
A l’été 1948 il particia à la préparation de l’attenta aérien contre le général Franco dans la baie de San Sebastian. C’est lui en particulier, qui prépara les bombes incendiaires qui devaient être larguées par l’avion. Le dimanche 12 septembre 1948 il embarqua comme navigateur à bord du petit avion avec le pilote Primitivo Pérez et José Pérez Ibañez Valencia. Repéré et pris en chasse par l’aviation franquiste peu après avoir franchi la frontière, l’avion dit rebrousser chemin et les bombes furent larguées dans les eaux territoriales françaises. Ce n’est qu’en janvier 1950, qu’à la suite de la découverte en mai 1949 de l’imprimerie clandestine de Laureano Cerrada, puis de l’avion, qu’Antonio Ortiz fut arrêté pour cette affaire.
Antonio Ortiz a ensuite émigré en Amérique latine, d’abotd en Bolivie (1951) puis au Pérou jusqu’en 1955 et enfin au Vénézuela où il retrouva plusieurs de ses anciens compagnons dont Joaquin Ascaso, Valeriano Gordo Pulido et Martin Terrer Andres. En 1966 il était le secrétaire de coordination du noyau CNT du Venezuela.
Antonio Ortiz Ramirez qui était retourné en Espagne en 1987, est décédé à Barcelone le 2 avril 1996.
Oeuvre : - La segunda columna sale de Barcelona (inédit).