Luis Ortiz de la Torre y Torres était étudiant à Madrid lors de la guerre civile. Membre de la Fédération universitaire espagnole (FUE), il avait intégré l’armée républicaine dans une unité de défense aérienne (DCA) où en 1938 il eut le grade de capitaine.
Passé en France lors de la Retirada il fut interné dans divers camps puis sans doute enrôlé dans les Groupes de travailleurs étrangers. Puis il parvint à rejoindre des membres de sa famille, dont sa grand-mère, Cecile Torres, qui vivaient à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) et qui l’hébergea ainsi que son ami et compagnon José Antonio Llerandi.
En 1941 il travaillait comme bûcheron à Castelsarrasin où il ne tarda pas à rejoindre la Résistance avec sa compagne, la sage-femme Marguerite Dreuilhe (née le 13 mars 1915 à Castelsarrasin- morte en 1999) et membre du Parti communiste clandestin. Cette dernière assura de nombreuses missions, essentiellement des transports d’armes entre Toulouse et le Tarn-et-Garonne, grâve à sa voiture et à l’ausweiss permanent dont elle disposait en tant que sage-femme. Elle parviendra même en 1944 à transporter en plein jour un chargement d’explosif chez un compagnon en le dissimulant au fond de la poussette de leur enfant encore bébé, Jacques. Ces explosifs permettront aux guérilleros espagnols de faire sauter le viaduc du Cacor, sur la voie ferrée Montauban-Bordeaux. Luis Ortiz de La Torre fut le responsable en Tran et Garonne de l’état-major de la 4e Brigade de guérilleros espagnols d’octobre 1943 à janvier 1944
Arrêté par la Gestapo au printemps 1944, il parvint à s’évader du train (convoi du train fantôme) qui le menait en déportation en Allemagne, avec entre autres le compagnon espagnol Manuel Morato et un petit groupe de déportés français dont Victor Gobert, après qu’ils aient réussi à arracher des planches de leur wagon. Se trouvant alors dans la Côte d’Or, il parvint à contacter les responsables espagnols de la Résistance et fut envoyé au maquis en formation de la forêt de Chatillon, le groupe international FTP Maxime Gorki des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) commandé par Ivan Kripai Nicolas, ancien prisonnier de guerre soviétique évadé d’un camp du nord de la France. Sous le nom de Pierre Martinez, il y organisa et commanda une section espagnole dont firent notamment partie Marcelino Dominguez, P. Ruibal, Manuel Hernandez, Lucio Blasco, Antonio Mateo, Juan Cabello, José Duran, Felix, Manuel Amantegui et Manuel Maroto.
Il participa notamment avec sa section à l’attaque de la centrale téléphonique allemande de Chanceaux, de la garnison de Sainte Seyne l’Abbaye et à la prise en août (?) 1944 de la garnison allemande de Châtillon sur Seine, faisant prisonniers une vingtaine de soldats et deux officiers, ce qui lui valut en novembre 1945 une citation de guerre signée du général Koenig.
Après la Libération de Dijon, il fut incorporé vers septembre 1944 aux Bataillons de sécurité avec le grade de commandant.
Il fut par la suite envoyé en Espagne pour y renforcer les cadres de la guérilla communiste. Luis Ortiz De La Torre y Torres Ruiz y fut l’instructeur politique de la 2° Agrupación Guerrillera del centro et membre de son Etat Major à Madrid.
Luis Ortiz De La Torre y Torres a été tué par la police de Madrid le 11 janvier 1947 avec Silverio Alcalde Sánchez à Puertollano (Ciudad Real) où il avait établi son quartier général.