Martin Arnal Mur était le frère de deux militants du groupe Bakunin de la FAI, José et Roman qui furent respectivement fusillés en août 1936 et janvier 1937 par les franquistes à Huesca.
Au moment du coup d’état franquiste de juillet 1936, Martin Arnal Mur se trouvait à Bespen où depuis 1933 il travaillait comme domestique. Il regagna Angües où il s’intégra à la Collectivité.
Le 21 mars 1938 il fut mobilisé sur le front de Huesca pour y participer à la construction de fortifications et de tranchées à Monflorite. Suite à l’avancée des troupes franquistes, il passa en France le 25 mars, puis après un emprionnement à Cognac, revint en Espagne en Catalogne d’où fin janvier 1939, lors de la Retirada, il gagna Cerbère et fut interné au camp d’Argelès-sur-Mer. En décembre 1939 il fut enrôlé dans la 180e Compagnie de travailleurs étrangers pour aller travailler aux fortifications de la ligne Maginot. Lors de la percée allemande de mai 1940, il parvint à s’évader et à rejoindre à pieds sa famille à Lisle-sur-Tarn.
Martin Arnal participai dès 1942 à la Résistance dans le Tarn. Parallèlement il participait à la réorganisation clandestine de la CNT dans le secteur Gaillac-Salvagnac (Tarn). Puis il s’intégra au Groupe 11 de la 7e Brigade de guérilleros espagnols rattachée aux Foirces Françaises de l’Intérieur (FFI).
Après avoir pris part à la libération d’Albi (août 1944), il gagna en septembre, avec le 186e Bataillon FFI, la zone pyrénéenne pour y participer aux opérations de pénétration en Espagne, organisées par l’Union nationale espagnole (UNE) et appelées Reconquista de España. Début octobre 1944, il fut envoyé à Saint-Lary (Hautes-Pyrénées) avec pour mission la surveillance de la frontière et la reconnaissance du terrain en Espagne pour préparer les passages de guérilleros. Il faisait alors partie d’un groupe de cinq hommes : José Garrido Lopez (CNT), Antonio Bielsa (CNT), Juan Sin (dissident du PCE) et Gimenez (socialiste). Après avoir efectué plusieurs missions de reconnaissance dans la vallée de Chistau (Huesca), le 5 novembre 1944, ce groupe serviit de guide à une unité de guérilleros de près de 300 hommes qui passait en Espagne. Après un accrochage à Badain où étaient tués un membre de la Guardia Civil et deux guérilleros, le groupe où se trouvait Martin Arnal arrivait le 11 novembre dans la zone de Saravillo où il se cachait dans une grotte. Averti par Antonio, un compagnon de la CNT de Saravillo, qu’ils étaient pratiquement encerclés et sur le point d’être attaqués par la Guardia Civil, le groupe parvenait de nuit à quitter son refuge et repartait en direction de la France où il arrivait à Saint-Larry le 15 novembre. Quelques jours plus tard il repartait pour l’Espagne afin de ramener des guérilleros blessés dans la zone d’Urdiceto. Martin Arnal Mur continua d’accomplir plusieurs autres missions de liaisons en Espagne jusqu’à sa démobilisation le 3 mars 1945 où il réintégra la vie civile et le militantisme au sein du MLE-CNT de l’exil en région toulousaine
Martin Arnal était avait participé à la rencontre d’anciens guérilleros organisée à Santa Cruz de Moya en octobre 2001.
Membre du SOV-CNT de Huesca, Martin Arnal est décédé en octobre 2021.
Oeuvre : -Memorias de un anarquista de Angües en la Republica, la Revolución y la guerrilla” (Ed. de Raul Mateo Otal, Saragosse, 2009)