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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MENENDEZ FERNANDEZ, Teodomiro « PIRIRI »
Né à Oviedo le 25 juillet 1879 – mort le 28 juillet 1978 - PSOE – UGT – Oviedo (Asturies) – Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 17 décembre 2011
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Militant socialiste dès sa première jeunesse, Teodomiro Menendez Fernandez, qui fut l’un des premiers conseillers municipaux du PSOE, participa à la fondation de nombreux groupes socialistes et de syndicats de l’UGT aux Asturies.

Bien que n’étant pas cheminot, il avait organisé les syndicats ferroviaires où il jouissait d’un très grand prestige et en août 1917, bien que désavoué par ses camarades de parti – le délégué de Valladolid Trifon Gomez avait voté contre la grève – ses prises de position entraînaient une grève déterminante lors du mouvement révolutionnaire de l’été 1917. En 1919 ilfut élu député du PSOE.

Pendant la République il fut la tête de liste socialiste aux Asturies lors des élections de 1931 et de 1933. Pendant deux années il fut sous-secrétaire aux Travaux publics avec Indalecio Prieto et député lors des deux premières législatures républicaines.

Participant activement aux préparatifs de la révolution de 1934, c’est lui, qui dans la nuit du 4 octobre 1934 avait donné à Oviedo le signal de l’insurrection. Arrêté à la mi-octobre, il avait été tortué à un tel point que, pour échapper à ses bourreaux, il avait saité d’une galerie haute de la prison d’Oviedo et s’était grièvement blessé. Condamné à mort avec Ramon Gonzalez Peña, seule l’intervention de Niceto Alacala Zamora empêchera qu’ils soient exécutés.

Teodomiro Menendez perdit ensuite sa popularité et ne figura pas sur la liste du front populaire qui sera élue aux élections du 16 février 1936.

Après avoir assumé plusieurs postes de responsabilité au cours de la guerre civile, il s’était exilé en France lors de la Retirada. Dès le début de l’Occupation il fut arrêté par les Allemands et remis à la police espagnole avec les socialistes Francisco Cruz Salido, Julian Zugazagoitia Mendieta et les républicains Rivas Cherif, Montilla et Salvador. Traduits devant le conseil de guerre qui s’était réuni à Madrid le 21 occtobre 1940, ils étaient tous condamnés à mort. Tandis que Francisco Cruz et Julian Zugazagoitia étaient exécutés, la peine de mort de Teodomiro Menendez était commuée en longue détention.

Après avoir été emprisonné dans divers établissements et déjà sexagénaire il était remis en liberté conditionnelle et s’installait à Madrid. En 1947, par l’intermédiaire de Manuel Alvarez Marina, il était contacté par le Comité de montagne qui assurait, depuis la guérila, la direction du Parti socialiste. Semblant retiré de toutes activités politiques, il allait alors assurer la responsabilité des liaisons et de la coordination entre les militants de l’intérieur et l’exil.

C’est sourd et presque aveugle que Teodomiro Menendez Fernandez est décédé à Madrid le 28 juillet 1978. A l’âge de 99 ans ans il était le doyen des politiciens espagnols.