Fils du militant libertaire Saturnino Aransaéz Aransaéz, Julián Aransaéz Caicedo avait commencé militer très jeune à Sestao où, pendant la dictature de Primo de Rivera et alors qu’il était encore écolier, il distribuait la presse libertaire et récoltait les cotisations syndicales clandestines. Après l’avènement de la République en 1931 il milita syndicalement à la société ouvrière Baluarte à Sestao et à la société Crisol à Santurce. Il représenta le Comité du Nord (Asturies, Euskadi et Cantabrie) au Comité Péninsulaire de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL). Avec Vicente Cuesta il fut particulièrement actif lors de la révolution d’octobre 1934.
Après le coup d’état franquiste de juillet 1936 il fut nommé secrétaire à l’ordre public de la Junte de Défense de Santurce. Après la chute du front nord, il gagnait Barcelone, puis Valence où il représentait l’Euskadi au Comité Péninsulaire de la FIJL. En 1938 il fut t élu aux cotés de Sara Berenguer au Comité national de Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) puis délégué de la CNT basque et du CN-CNT sur le front de l’est.
Exilé en France à la fin de la guerre, il fut interné dans les camps, puis a travaillé comme mineur à Decazeville (Aveyron). Sous l’occupation allemande il était membre du noyau clandestin de la CNT de Decazeville et responsable d’un groupe de résistants cénétistes dans l’Aveyron. Á la Libération, ne voulant pas se soumettre aux ordres des maquisards de l’Union nationale espagnole (UNE) de tendance communiste, il fut t emprisonné et n’avait été libéré qu’après que les autres mineurs aient déclenché une grève de soutien.
Lors du premier congrès tenu par le MLE-CNT à Paris (1er-12 mai 1945) il fut nommé avec Antonio Zamorano, V. Gutierrez et José Teixidor à la Comision Fiscalizadora, un groupe chargé d’enquêter sur l’activité de certains compagnons pendant la Seconde Guerre mondiale et sur les biens de l’organisation. Les travaux de cette commission ne seront jamais publiés, une réunion plénière du Comité national tenue à Toulouse du 20 au 26 août 1945 ayant décidé, à l’exception de la Régionale n°8 (Dijon) qui avait voté contre, de les verser aux archives en attendant la tenue d’un congrès régulier en Espagne
Secrétaire départemental en 1945 de la Junta Español de Liberación, il prit partie, après la scission du MLE, pour la tendance dite “collaborationniste”. Nommé secrétaire du Sub Comité régional d’Euskadi en exil en 1945 et 1946 il effectua plusieurs missions en Espagne, et participa à la coordination de la résistance et à l’incorporation de la CNT au gouvernement basque en exil. En octobre 1946 il participa au plenum régional clandestin de la CNT basque à Sestao.
En janvier-février 1948, il fut délégué au plenum régional tenu à Bayonne par la CNT collaborationniste.
Dans les années 1950, bien que résidant à Montpellier où il était le secrétaire de la Fédération locale de la CNT, il assuma le secrétariat du Conseil Consultatif Basque (CVV) après son interdiction par le gouvernement français et la démission de son secrétaire le cénétiste Manuel Rigal. Á la même époque il participait à une tentative d’attentat contre le général Franco.
Julián Angel Aransaéz Caicedo a été délégué à la plupart des congrès, plenums et réunions de la CNT en exil ainsi qu’au Congrés mondial basque à Paris en 1956.
Dans les années 1970 il contribuait très activement à la reconstruction de la CNT basque et participait régulièrement aux réunions en Espagne (Plenum de Vitoria en 1977, de Bilbao en 1978). Après la scission de 1979 il était proche de la CNT rénovée, puis déçu par le réformisme et les affrontements, cessait de participer aux réunions. Sa compagne, Julia Hermosilla était également membre de la FIJL et de la CNT depuis 1931.
En 1999 Il était très affaibli et vivait à Anglet où il devait décéder le 10 novembre 2001.
Julian Aransaez, qui en 1936 avait fait partie du groupe théâtral de Santurce, avait collaboré entre autres à Cultura Libertaria (Vitoria) et Tierra Vasca.
Son frère cadet, Floreal, également militant de la CNT à Sestao, puis en exil à Decazeville et Monpellier, avait servi de guide jusqu’à la frontière en Navarre à la délégation de la CNT à son retour en Espagne après le congrès tenu par l’organisation à Monpellier.