Abandonné par sa mère, Pedro Ara Ferrera avait commencé à travailler comme berger dès son enfance et avait adhéré très vite au mouvement libertaire et à la CNT. Fin 1933 il participait activement au soulèvement anarchiste en Aragon et était arrêté le 8 décembre avec José Trallero Bardaji, Lorenzo Tornos Arnal et Leopoldo Castán Ferrer lors d’un affrontement armé avec la Guardia Civil à Barbastro dans lequel était tué le militant anarchiste Alejandro Castán Figueras. Condamné à 1 an de prison le 14 janvier 1934 il fut emprisonné au Fort de San Cristobal dont il ne fut libéré qu’avec l’amnistie de février 1936. En mai 1936 il militait à la CNT de Barbastro qui comptait alors 440 adhérents.
Pendant la guerre civile il avait combattu comme milicien dans la colonne Durruti et collaborait à son organe El Frente. Il avait également collaboré au bulletin Orientacion Social (Barbastro) publié à l’été 1936 sur le front d’Aragon par la CNT et l’UGT et qui était dorogé par Miguel Marti.
Exilé en France il y défendait les positions de la FAI et avait été très actif pendant l’Occupation à la réorganisation de la CNT. En 1945 il était délégué de la CNT au Comité des Jeunesses Libertaires de Tarbes (Hautes-Pyrénées) et participait à de nombreux meetings dans la région. Au plenum de la région n°2, il représentait le Comité départemental du Gers et de la FL d’Auch (129 adhérents). Il était également le responsable de la Commission de relations de la FL-CNT de Barbastro en exil.
Pedro Ara a effectué plusieurs missions en Espagne et a participé aux groupes d’action en Aragon. Il représenta le MLE-CNT en France les 15-16 juillet 1947 à Madrid au plenum national de la CNT, au plenum national de la FAI qui se tenait dans une briqueterie de la banlieue madrilène (ou dans un café place de Daioz y Velarde) et au plenum de la FIJL qui s’ouvrit le 15 juillet sur le chantier d’un bâtiment en construction.
En décembre 1947 il était envoyé à Barcelone avec Raul Carballeira Lacunza pour renforcer le Comité régional catalan de la CNT formé par Generoso Grau et José Capdevila après l’arrestation de José Cortés.
Revenu en France il continuera d’y défendre une ligne d’action directe contre le franquisme. En 1963 il était secrétaire du noyau des Hautes-Pyrénées qu’il représentait à une réunion pleinière du Secrétariat Intercontinental le 15 décembre.
Pedro Ara est mort à Tarbes le 4 avril 1972