Dès le début de la guerre civile, Eusebio Lopez Laguarta Coteno fit partie avec son frère Pascual Sixto, du groupe guérillero Libertador qui à partir de l’été 1937, sous le commandement de Francisco Ponzan Vidal, fit partie du Servicio de informacion especial periferico (SIEP) dépendant des services de renseignement du Xe Coprs d’armée. Le groupe comprenait alors 11 hommes – 8 de la CNT et 3 de l’UGT – et était spécialisé dans les opérations de sabotages et de renseignement derrière les lignes franquistes sur le front d’Aragon.
Passé en France lors de la Retirada Eusebio Lopez Laguarta fut en 1939 enrôlé dans une Compagnoe de travailleurs étrangers (CTE) pour aller travailler à la construction d’un barrage au col de Siguer, à la limite du département de l’Ariège et de l’Andorre, où il participa activement au réseau monté par Francisco Ponzan. Il effectua alors plusieurs missions en Espagne et fut notamment l’un de ceux qui, avec Agustin Remiro Manero, intriduisirent en Espagne au printemps 1940 le manifeste A todos los españoles, rédigé par Ponzan et appelant à la formation d’une Alliance démocratique et à la neutralité de l’Espagne dans le conflit mondial. Abondamment réparti dans toute la péninsule, ce manifeste sera à l’origine de la condamnation à mort et de l’exécution de plusieurs militants libertaires à Valence (voir Angel Tarin Haro).
Pendant l’Occupation nazie il continua d’appartenir au groupe de Francisco Ponzan qui, en étroite relation avec les services secrets alliés, participait dans le cadre du réseau Pat O’Leary à l’évacuation de dizaines d’aviateurs alliés, de résistants et de personnes recherchées par la Gestapo ou les autorités de Vichy.
Le 14 octobre 1942, suite à une dénonciation, Eusebio, sous la fausse identité de Luis Garcia était arrêté à Toulouse avec son frère Pascual, Francisco Ponzan, Vicente Moriones José Luis Marquez Cuartero, José Albalat Ripollés, Amadeo Casares Colomer, Miguel Chueca Cuartero et Pilar Ponzan. Transférés à la Préfecture de police puis internés au camp du Vernet, tous furent ensuite libérés grâce à un faux ordre de libération fourni par Robert Terres des services de renseignement gaullistes et contact du groupe à Toulouse. Libérés le 22 décembre 1942, ils regagnèrent Toulouse et y reprirent leurs activités.
Le 1er avril 1944, alors qu’il attendait un agent de liaison, Eusebio Lopez Laguarta qui utilisait alors l’identité de Salvador Ortega, était arrêté à la gare de Matabiau à Toulouse par la Gestapo. Torturé, il nia tout ce dont on l’accusait et, profitant de l’inatention d’un soldat, l’assoma et parvint à s’enfuir en sautant par une fenêtre. Après avoir été soigné par un compagnon, il fut évacué vers l’Ariège, puis reprit ses missions de passages de la frontière.
Eusebio Lopez Laguarta vivait en 1982 en Australie.