Fille d’un ouvrier boulanger installé à Calanda (Teruel) depuis 1922, Antonia Lisbona Celma commença à travailler dès l’âge de 18 ans comme servante avant de s’occuper d’enfants d’abord à Saragosse puis à Barcelone. En juillet 1936 elle retourna à Calanda où elle participa aux activités de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL), au groupe théâtral Renacer et à la collectivité locale. En décembre 1937 elle y épousait le compagnon Miguel Grau Caldu.
A la fin de la guerre civile elle se trouvait à Barcelone où ele fut arrêtée puis détenue jusqu’en novembre 1939. En 1940, avec son enfant âgé de quatre mous, elle était une nouvelle fois arrêtée par le groupe d’investigation fasciste de son village et internée tout d’abord au couvent de Las Corts qui servait de prison de femmes. Elle fut ensuite emprisonnée tour à tour à Reus, Alcaniz et Saragosse à la prison de los Predicadores. Suite à des dénonciations émises par les fascistes de Calanda, elle était traduite devant un conseil de guerre tenu à Saragosse le 25 janvier 1943 et était condamnée à 30 ans de prison. Elle avait notamment été accusée d’avoir participé le 14 septembre 1936 à l’incendie du couvent et d’images religieuses à Calanda. Ayant été vue avec une arme, elle fut également accusée d’avoir participé ce même jour à l’exécution ce même jour de 14 personnes de droite. Elle a été notamment emprisonnée à las Corts (Barcelone), Reus, Alcaniz et à la prison des Predicadores de Saragosse.
En décembre 1945, après la révision de son procès, elle obtenait la liberté conditionnelle, effective le 2 février 1946. Antonia Lisbona Celma, dont les parents (Francisco Lisbona et Pilar Celma) ainsi que son frère Leandro avaient été assassinées par les franquistes, passait au printemps 1946 en France où avec son compagnon Miguel Grau, elle s’installait près de Montauban, puid, à partir de 1950, à Fourques près de Perpignan et intégrait la FL-CNT en exil.
Antonia Lisbona Celma est décédée à Fourques le 3 mai 2012.