Etudiant à Madrid au moment du déclenchement du coup d’État franquiste, Julio Nava Alonso s’était immédiatement engagé dans les rangs de l’armée républicaine. Membre d’une unité d’artillerie du 5e Régiment, il fut d’abord aide de camp du général Mangada, puis lieutenant à l’Etat major du XV Corps d’armée de Manuel Tagueña Lacorte et participa à la bataille de l’Ebre.
Exilé en France lors de la retirada, il fut interné dans divers camps avant d’être envoyé dans une compagnie de travailleurs étrangers pour travailler dans une scierie. Après avoir adhéré au Parti communiste en 1940, il participait à la résistance anti nazie dans l’Agrupación de Guerrilleros Españoles de la région de Lyon puis au maquis des Glières où il faisait partie de la section Ebro. Après avoir échappé à la destruction du maquis des Glières par les allemands, il participa à la libération d’Annecy ce qui lui valu d’être décoré de la Croix de guerre. A l’automne 1944, sous le commandement de Vicente Lopez Tovar il participait avec la 204e Division de Guerrilleros españoles à l’opération Reconquiste de España.
Fin 1945 Julio Nava Alonso Fabian était envoyé en Espagne par le PCE. Il gagnait Madrid où il avait pour mission d’organiser le ravitaillement des guérilleros, de réorganiser le parti et de se charger de la propagande. Arrêté dans la nuit du 11 au 12 août 1946 avec un agent de liaison, il parvenait, avec Eduardo Huertas à s’évader le 14, encore menotté de la caserne de Vallehermoso et gagnait la province de Caceres où fin septembre 1946 il réorganisait les guérillas du haut Estrémadure et était nommé responsable de l’Agrupación Extremadura (ancienne 1a Agrupación de Guerrilleros commandée par Jesus Bayón González Carlos. Il était alors à la tête d’un groupe d’une quinzaine de guérilleros et avait nommé comme chefs de groupes Enrique, Sobrino et Antonio Leon Calandrio, son état major étant formé par Santiago, Santiago Luna Muñoz Tronchón et Eusebio Moreno Durruti.
A l’automne 1946 il réalisait une série d’actions dans la province de Caceres au cours desquelles il perdait plusieurs de ses hommes. Le 17 octobre son groupe exécutait à la ferme La Manguesa, district de Aldehuela del Jerte, le fasciste Francisco Valle ; le 27 octobre il organisait une embuscade contre la patrouille de la Guardia Civil surveillant la gare de villar de Plasencia ; le 6 novembre le groupe occupait le village de la Jarilla où, après s’être approvisionné, avoir dévalisé l’agence bancaire, et avoir réuni les villageois, furent exécutés le phalangiste Marcial Serrano, son frère et Clemente Castañares maire du village. Après avoir abattu un garde le 2 décembre à la gare de Fuente Dueñas, le groupe, pour échapper à la répression, quittait la zone de Plasencia et gagnait la Sierra de San Pedro.
Le 1er mars 1947, le groupe était encerclé au campement La Grana, entre Aliseda et Caceres et dans l’affrontement étaient tués trois guérilleros - Agustin Fraile Ballesteros Padilla, Severiano Garcia Enrique Sobrino, Narciso Sanchez Izquierdo Chaval - tandis que Julio Nava parvenait à s’échapper avec José Pérez Jiménez Nene blessé et à se cacher dans la hutte d’un chevrier de la ferme Valdesauce où, le 5 mars, suite à une dénonciation, ils étaient attaqués par la Guardia Civil. Tandis que Nene était tué, Julio Nava parvenait une nouvelle fois à s’enfuir et à rejoindre dans la maison d’un agent de liaison de Torrerorgaz les cinq guérilleros survivants de l’Agrupación : Gerardo Anton Pinto, Eusebio Moreno Durruti, Girodias, Relojero et Santiago Luna Tronchon.
Début juin 1947, avec Santiago Luna Muñoz Tronchón il quittait alors la Sierra pour aller à Madrid et tenter de trouver une issue à la situation dans laquelle se trouvait l’Agrupación guerrillera. Il sy cachait rue de Las Huertas, chez la mère et la soeur de Manuel Tagueña Lacorte qui était à cette époque exilé en Yougoslavie. Localisé par la Guardia Civil, Julio Nava Alonso Fabian était arrété le 10 juin 1947 tandis que Santiago Luna Muñoz Tronchón était abattu. Condamné à mort lors d’un conseil de guerre à Madrid, Julio Nava Alonso a été garroté le 21 novembre 1947 à la prison de Carabanchel. Les deux femmes qui avaient caché les guérilleros avaient été condamnées à trois ans de prison.
Dans de nombreux documents il est appelé à tort Julio Navas Alonso.