Antonio Navarro était un militant anarchiste de Pueblo Nuevo où dès le 19 juillet 1936, il avait récupéré deux fusils et avait participé avec son meilleur ami, Luis Pares Adan, à la défense des barricades. Puis avec Pares, il était allé à Barcelone et s’était inscrit comme volontaire au Comité de défense. Tous deux furent enviyés à Rosas, près de la frontière française, où l’on craignait un débarquement des forces franquistes. Puis, toujours avec Pares, il s’enrôla dans la Colonne Roja y Negra et participa sur le front d’Aragon aux combats de Huesca.
En mai 1937 il était en permission à Barcelone avec Pares et participait aux affrontements avec les staliniens. Après le cessez le feu suite aux appels des dirigeants de la CNT, il décidait, avec Pares, de ne pas regagner le front, se sentant trahis et considérant que la révolution était alors finie.
Un peu plus tard, et à la demande de l’ancien commissaire de leur unité à Rosas, Navarro et Pares partaient four l’Estremadure pour tenter d’y contrer l’influence communiste et socialiste. Basé à Don Benito (Badajoz), il aida par la suite son camarade Luis Pares, puni pour ne pas avoir salué des officiers et envoyé dans un poste d’observation entre les lignes franquistes et républicaines. Lui même avait été puni et avait été nommé motard, passant son temps à sillonner le front comme estafette. A chaque permission il apportait tabac et friandises à son compagnon Pares.
Fait prisonnier à la fin de la guerre, il fut remis en liberté provisoire sans doute au début des années 1940. Au milieu des années 1940, avec Luis Pares Adan il servait de point d’appui au groupe de Francisco Sabate Llopart Quico. Suite à la répression, à la mort en mai 1946 du frère de Luis Pares, Jaime Pares Adan, puis à la fuite de Luis Pares en France, il parvenait vers 1947 à passer clandestinement en France avec sa famille.