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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

GOMEZ CASAS, Juan « BENJAMIN » ; “JUANITO”
Né à Bordeaux (Gironde) en 1921 - mort le 27 août 2001 - Rechapeur ; peintre en bâtiment ; traducteur - FIJL - FAI - MLE - CNT -Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 26 octobre 2008
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Juan Gomez Casas

Fils d’un militant émigré, Juan Gómez Casas avait vécu ses premières années en France (à Bordeaux, Grenoble et Paris) avant de rentrer en Espagne avec ses parents en 1931 peu avant la proclamation de la République. Il avait étudié au Collège des Salésiens à la Ronda de Atocha, puis au groupe scolaire Concepción Arenal du quartier Puente de Toledo à Madrid.

C’est en 1936 qu’il avait adhéré aux Jeunesses Libertaires (FIJL) et au syndicat de métiers divers CNT (section de l’industrie chimique). En 1938 il était le secrétaire de la FIJL du quartier du Retiro et publiait des articles dans Castilla Libre organe de la CNT du Centre. En avril 1938 il avait été volontaire dans la 39e Brigade et avait combattu trois mois sur le front de Teruel. Fait prisonnier dans le port d’Alicante à la fin de la guerre, il avait été interné au camp d’Albatera, mais libéré en tant que mineur au bout d’une semaine. Il retournait alors à Madrid où il allait participer à la clandestinité.

Membre du syndicat CNT de la construction, il défendait les thèses anticollaborationistes. En septembre 1946 il était le secrétaire du comité régional du centre de la Fédération Obérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) et l’année suivante le secrétaire du Comité péninsulaire de la FAI-FIJL. Le 26 octobre 1947 Juan Gómez Casas Benjamin fut le délégué de l’intérieur au plenum de la FIJL et au II congrès du MLE en France (Toulouse, 20-29 octobre). Il était passé par Irun guidé par Antonio Cuesta Hernández.

C’est à son domicile madrilène qu’était installé une presse Minerve où étaient imprimés clandestinement Tierra Y Libertad (FAI) et Juventud Libre (FIJL). Juan Gómez Casas était arrêté avec sa femme et son fils le 15 janvier 1948. Isolé plus de vingt jours à la préfecture de police, il était emprisonné puis condamné en juillet 1948 à trente années de prison. Il était interné à San Miguel de Los Reyes (Valence).

Prison de San Miguel de Los Reyes, de g. à d. : Pascualena, Damaso Garcia Pérez (et son fils), X, J. Gomez Casas, Liberto Sarrau X, X (à genoux ave le fils de Gomez Casas)

Le 6 février 1956 Juan Gómez Casas tentait de s’évader avec Juan Busquets Vergés : ce dernier se fracturait la jambe en sautant d’un mur de la prison et tous deux deux étaient repris. En 1958, après avoir dénoncé l’exploitation dont étaient victimes les prisonniers dans les ateliers de travail, Juan Gomez casas fut transféré au pénitencier de Burgos

Libéré en mai 1962 du pénitencier de Burgos après plus de quinze ans de détention, il se fixait à Valence où il allait travailler comme peintre puis comme comptable tout en se consacrant de plus en plus à l’écriture (commencée en prison avec les “Cuentos carcelarios”) et à la traduction. Il était également à la même époque l’auteur de nouvelles policières et “négre” sous le nom de Jacques de Gaulle.

A la fin des années 1960 il était membre du Groupe Anselmo Lorenzo dre Madrid et fut sans doute l’auteur du Manifesto Libertario publié en 1968 par ce groupe. Dans les dernières années du franquisme il collaborait à la revue Sindicalismo (Madrid).

Lors de la reconstruction de la CNT à partir de décembre 1975, Juan Gómez Casas fut élu le 25 juillet 1976 secrétaire du second comité régional du centre de la CNT avec Nicolas Chozas et José Bondía Román. Lors d’un plenum local à Madrid le 14 septembre, il fut élu secrétaire général du Comité National de la CNT qui était alors composé de Pedro Barrio Guazo (trésorier), José Bondía (presse et propagande), Angel Regalado González (organisation) et José Elizalde Pérez (relations extérieures). Après la demande de légalisation de la CNT le 7 mai 1977, il devint le secrétaire général du premier comité national légal de la CNT depuis 1939. Ce CN comprenait : Carlos Monge (arts graphiques), Jaime Pozas (métiers divers), Tiki (métallurgie), Coronado (transports), Carlos Ramírez (administration publique), Angel García (enseignement), Manuel Manceras (construction).

Juan Gómez Casas est resté secrétaire jusqu’au plenum de Madrid les 23-24 avril 1978 qui décida le transfert du CN à Barcelone. Il sera alors remplacé par Enrique Marcos. Il condamna la scission survenue lors du congrès de 1979 puis fut nommé directeur de l’organe du CN CNT (1980-81). En 1980 il avait également était l’un des fondateurs de la revue Adarga (Madrid, 1980-1981) qui n’eut que 5 numéros. Il a été délégué en 1983 au VI congrès de la CNT.

Juan Gómez Casas est mort à Madrid le 27 août 2001

Œuvres : *Los anarquistas en el gobierno (Barcelone 1977) *Historia de la FAI (Madrid 1977) *Historia del anarcosindicalismo espanol (Madrid, Ed.ZYX, 1968) * La Primera internacional (Madrid,1974) * Situacion limite (Madrid, 1975) *Sociologia y historia (Madrid, 1973)* La politica espanola y la guerra civil (1974) * Cuentos carcelarios (Madrid,1967) * Autogestion en Espana (Madrid 1976) *Apocalipsis y otros relatos (Madrid,1969) * Los cruces de camino (Choisy le roy, 1984) *Relanzamiento de la CNT 1975-1979 (Paris/Madrid, 1984) * Los desherados del tio Sam (Madrid, 1968) * España 1970 (Toulouse 1970) * España acrata *El frente de Aragon (1973) * Los anarquistas en el gobierno 1936-1939 (Barcelone, 1977) *Anarquia y federalismo (1983) * Nacionalimperialismo y movimiento obrero de Europa (Mostoles, 1985) * Sociologia del anarquismo hispanico (Madrid 1988) * Ed. de “El principio federativo / P.J.Proudhon (prologues et notes de JGC), 1977. Sous le nom de “J.DE GAULLE” : *Las horas decisivas de la guerra civil * El frente de Aragon * Biografia de Pablo Iglesias


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