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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

FERNANDEZ VICENTE, Angel
Né à Barcelone le 14 juillet 1928 - Chauffeur-mécanicien ; mineur - MLE - CNT - Groupe de Manuel RÓDENAS VALERO - Huesca (Aragon) - Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 13 février 2008
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Angel Fernandez Vicente (1949)

Le père d’Angel Fernández Vicente, José Fernández, né le 8 mai 1902 à Erandio, résidait en France à Saint Fons (Rhône) et avait été naturalisé le 1er avril 1948. Il avait deux autres enfants : Maxima, née le 29 mai 1933 et José né le 27 mars 1935.

En 1937, suite à la mort de sa mère lors d’un bombardement franquiste de barcelone, Angel Fernandez, sa soeur et son frère, avaient été envoyés à la colonie Can Sebench à Cellera de Ter d’où le 4 février 1939 ils avaient été évacués en camion en France. Lors de cette évacuation une vingtaine d’enfants setront tués lors d’un bombardement de l’aviation franquiste à Figueras.

Après un séjour dans les camps, il fut envoyé dans un centre de réfugiés en Dordogne jusqu’à le mi 1941 où il retrouva son père qui avait été grièvement blessé et défiguré par des éclats de bombes pendant la guerre.

En 1944 Angel Fernández Vicente habitait Toulouse (10 rue Pf.Jean Sendrail).

En 1946 lors d’un séjour clandestin à Barcelone, il fut arrêté dans un train et interrogé pendant 26 jours dans les cachots de la préfecture de police. Après sa remise en liberté, il repassa clandestinement en France en 1947.

En 1949 il était mineur à Cransac (Aveyron) et membre des Jeunesses libertaires.

Le 20 mai 1949 il fit partie d’un groupe de dix guérilleros libertaires commandés par Manuel Ródenas Valero et Fabián Nuez Quiles qui, guidés par Rufino Carrasco, pénètrait dans la province de Huesca. Le groupe comprenait Mariano Llovet Isidro, Alfredo Cervera Cañizares, José Capdevilla Ferrer, Roger Ramos Rodríguez, Jorge Camón Biel et José Ibañez Sebastián. Après avoir attaqué la mairie de Hoz de Barbastro (Huesca) et s’être accroché avec la Guardia Civil près d’Alborgue, le groupe se séparait. Le 6 juin Angel Fernández Vicente était capturé au Mas del Castaño avec José Capdevilla Ferrer, Manuel Ródenas Valero et Roger Ramos Rodríguez. Le 14 juin, alors qu’ils tentaient de traverser l’Ebre sur le district de Caspe (Saragosse) Fabian Nuez Quiles, Rogelio Burillo Esteban et Jorge Camón Biel étaient tués par la Guardia Civil. Les derniers survivants du groupe seront capturés en juillet.

Traduits devant le tribunal militaire de la 5è Region de Saragosse (proces n° 682/49) tous ont été condamnés à mort le 16 mars 1950. Á cause de leur jeune âge Angel Fernández Vicente et José Ibañez Sebastián voyaient leur peine commuée en trente ans de prison tandis que les cinq autres étaient fusillés à Saragosse le 18 mai 1950 après cinquante cinq jours dans les cellules de condamnés à mort : Manuel Ródenas Valero (31 ans) responsable du groupe, Alfredo Cervera Cañizares (37 ans), Mariano Llovet Isidro (44 ans), José Capdevila Ferrer (29 ans) et Roger Ramos Rodríguez (30 ans).

Angel Fernández purga sa peine à Saragosse, San Miguel de los Reyes d’où en 1954 il fut transféré à Ocaña où il fut le responsable de l’atelier de mécanique et de la formation professionnelle et dont il fut remis en liberté provisoire le 12 juillet 1964 après être resté emprisonné 15 ans, un mois et sept jours. Son compagnon José Ibañez sera remis en liberté au bout de vingt ans et six jours d’emprisonnement.

En 2003 Angel Fernández Vicente résidait à Toulouse et participait à diverses commission pour tenter d’obtenir réparation du gouvernement espagnol envers les victimes du franquisme.

Œuvre : il a publié une autobiographie "Rebelde : loco de amor por la libertad y la justicia" (Ed. de l’auteur, Toulouse, 2000, 312 p.)


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