Plus connu sous son pseudonyme de Progreso Fernández, Antonio Fernández Bailén avait commencé à militer en 1913 au groupe anarchiste Ni dios ni amo de Liria et bien que fonctionnaire municipal avait adhèré à la section paysanne de la société ouvrière de La Espiga. Il militait également dans le fief anarchiste de Pedralba aux cotés de Narciso Peymiro Rochina avant de passer en France en 1917 pour échapper au service militaire. Il militait alors à Lyon et y organisait le groupe espagnol Ni dios ni amo. En 1918 il retournait en Espagne et participait à l’organisation de la CNT à Liria. Il retournait de nouveau en France et en 1926 résidait à Lyon.
Retourné en Espagne, il militait au groupe anarchiste Luz y Vida et a été l’un des premiers avocats de la formation de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) ; en 1927 il parcourait toute la province de Valence pour la créer et les 25 et 26 juillet 1927 il participait à la conférence de fondation de la FAI à Valence. Il défendait alors les positions de la Plate forme d’Archinov contre Benjamin Cano Ruiz et Prudencio Caja.
Délégué des syndicats du bâtiment et du cuir de Jativa et Valence au congrès de la CNT de 1931, il y défendait les thèses de la FAI et y condamnait pour “collaborationisme” l’accord adopté sur “CNT et Cortés”. Arrêté en 1932 lors des évènements insurrectionnels de Figols, il avait été interné sur le bateau Buenos Aires et déporté en Afrique jusqu’en septembre. Á son retour il futt nommé secrétaire du Comité régional du Levant de la CNT. En 1934, il aurait abandonné la FAI suite aux critiques laissant entendre que l’organisation était aux mains d’autoritaires.
Pendant la guerre civile Progreso Fernández s’était surtout consacré à l’enseignement des enfants et avait donné de nombreuses conférences en particulier sur le front de Teruel. En 1939 il était instituteur à Orriols.
Il échappait à la répression à la fin de la guerre civile et ne futt arrêté qu’en 1948, accusé d’être le responsable de la FAI ; toutefois il ne fut emprisonné que cinq mois.Refusant de partir pour la France, il continua de diffuser les théories libertaires et à la mort de Franco milita de façon intensive en donnant de nombreuses conférences. Il était alors adhérent du Syndicat CNT des métiers divers de Valence. Il participa également à de nombreuses manifestations à l’étranger : Conférence internationale de Venise (1985), meetings à Toulouse (1990), etc.
Antonio Fernández Bailén est mort à Valence le 23 mai 1996 et a été incinéré.
Il a été accompagné pendant tout son militantisme par sa compagne Concha Estrig (1899 - 1987) et a collaboré à de nombreux titres de la presse libertaire dont Solidaridad obrera (Valence, 1931-1936), Tierra Y Libertad (1936), Etica (Valence 1935-1936 dont il était le rédacteur), CNT (1986-1987), Fragua Social (Valence, 1994), Itaca (Castellon).