Né dans la province de Lugo (Galice), Angel Carballeira Rego, à l’âge de 9 ans, en 1916, avait émigré seul à Cuba où à La Havane il commença à travailler et apprit le métier de teinturier-presseur. Pour des raisons de santé, il dut regagner l’Espagne fin 1928 et, après un an passé dans un bataillon disciplinaire à Tetuan (Maroc), arriva en 1930 à Barcelone. Il y découvrit rapidement l’anarchosyndicalisme et s’intégra au syndicat CNT des teinturiers. Il milita alors au quartier de Gracia (Barcelone).
Avant la révolution Angel Carballeira Rego fut membre des groupes de défense de la CNT et de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) du quartier de Gracia à Barcelone. C’est dans ce cadre qu’il milita notamment avec le compagnon Viñas qui se tuera accidentellement en 1934 en fabricant les “Bombes de la FAI”.
Lors de l’insurrection de janvier 1933 il fut emprisonné et torturé par la Guardia Civil. Puis suite à la grève des tramways (fin 1933-débit 1934) il dut s’exiler pendant 10 mois en France, à Béziers (Hérault) où il exerça diverses professions (plongeur, vendangeur, etc).
Pendant la guerre civile et la Révolution,il occupa divers postes de responsabilité à la collectivité des teinturiers, au comité révolutionnaire de Gracia, à la CNT de Barcelone et dans la 26e Division (Colonne Durruti). En 1937 il fut l’un des cinq membres fondateurs du journal d’opposition et clandestin Alerta (Barcelone, au moins 5 numéros) lié au groupe Los Amigos de Durruti.
Passé en France lors de la Retirada, il fut interné au camp du Vernet d’Ariège puis à celui de Mazéres (Ariège). Après un passage par la colonie d’Aymare, il devint bûcheron dans le Lot. En 1944 les gendarmes le livrèrent aux Allemands pour aller travailler aux fortifications du mur de l’Atlantique. Peu après il parvint à s’échapper du camp de Mont de Marsan avec le compagnon Mariano Sorinas.
Défenseur des thèses orthodoxes il était est lié aux groupes d’action (il collabora entre autres avec Francisco Denis Catala, José Sabaté, Los Maños, José Lluis Facerias et Ramon Vila Capdevila), ce qui lui valut d’être emprisonné en France à deux reprises. Du point de vue professionnelle il était deveni maçon après être passé par la case manoeuvre et milita plusieurs années dans le département d el’Hérault.
En 1948 il avait été le délégué de la FAI lors d’un plenum à Toulouse où il avait appuyé José Borras Cascarosa avec lequel et d’autres il s’était opposé fermement à la stratégie de Laureano Cerrada Santos.
En 1951 il avait été élu au secrétariat de la CNT lors d’un plenum à Toulouse.
Il était le secrétaire de coordination –responsable de la lutte antifranquiste - du Secrétariat intercontinental (SI) en 1959. Lors du Congrès de réunification de la CNT à Limoges (23 août-3 septembre 1961) il était réélu au SI au secrétariat de coordination. Les autres membres du secrétariat étaient Roque Santamaria Cortiguera (secrétaire), Miguel Celma Marti (culture et propagande), José Borras Cascarosa (organisation) et Marcelino Boticario Sierra (administration).
Lors des campagnes menées dans les années 1960 par la FIJL contre les intérêts franquistes, il sera l’un des rares militants à suspecter Jacinto Guerrero Lucas d’être un infiltré. Ce dernier, en 1980, deviendra un collaborateur important du Ministre de l’intérieur espagnol et, à ce titre, participera activement à la répression contre ETA.
Angel Carballeira Rego est mort en juillet 1963 à Toulouse des suites d’un cancer lié à son premier métier de teinturier…
Angel Carballeira Rego était le compagnon d’Eulalia Mombrio Prats (née à Barcelone), ourdisseuse en soie et militant du syndicat CNT du textile et de l’Ateneo de Gracia. Emprisonnée en 1934 et enceinte de 7 mois les maicais traitements l’avaient obliger à avorter. Le couple eut par la suite 3 enfants.