Emigré à Barcelone, José Gilabert Navarro, qui fut notamment lié à Juan Garcia Oliver, militait au lotissement ouvrier de Casas Baratas dans le syndicat CNT de la construction. A la fin des années 1920 il travaillait à l’extraction de sable de l’entreprise Puerto Franco sur la plage de Can Tunis. Il y était le délégué de la CNT et fut emprisonné à plusieurs reprises pour ses activités. Alors qu’il était à la prison Modelo, il fut l’un des signataires en mars 1932 du manifeste « por los fueros de la verdad » contre la tendance trentiste de la CNT menée par A. Pestaña.
En 1930 il avait été l’un des fondateurs de l’Ateneo cultural de defensa obrera de Prat de Vermell et fit également partie de l’athénée Faros. En 1934 il fut particulièrement actif comme délégué et orateur lors de la grande grève des locataires de Casas Baratas préparée depuis longtemps et pour laquelle il avait signé en février 1931 un article avec Benito Maldonado dans Solidaridad Obrera.
Après le coup d’État franquiste de juillet 1936, il avait d’abord été milicien dans la Colonne Ortiz à La Zaida (Saragosse) puis fut membre du Comité révolutionnaire de Prat de Vermell, participa au Comité de ravitaillement, au Comité Agricole et fut le délégué chargé du logement du quartier à l’Administration populaire urbaine.
A la fin de la guerre il avait été mobilisé dans un détachement à Manresa (Barcelone). Passé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps puis enrôlé dans une Compagnie de travailleurs étrangers. Après s’être évadé, il retournait en Espagne où il fut emprisonné le 16 septembre 1941 à Lerida. Traduit devant un conseil de guerre tenu en août 1942, il fut condamné 12 ans de prison, peine commuée en 8 ans assortie à sa libération d’une déportation à Valence. Cette mesure de déportation fut levée le 16 septembre 1949 et il obtint sa libération définitive le 30 décembre 1949.
José Gilabert Navarro est décédé à L’Hospitalet de Llobregat en 1992.