En 1944 José Alguacil Carranza habitait à la petite sucrerie fondée par Vicente Castillo Muñoz au n°1 rue de la Paz à Grenade. L’année suivante il entrait comme aide armurier au parc d’artillerie - il sera par la suite accusé, à tort, d’après le témoignage de son fils, d’avoir par l’intermédiaire du compagnon Rafael Sanchez Lucena, acheté des armes à un commandant de l’armée franquiste, armes destinées aux guérilleros de la région. Par contre José Alguacil Carranza hébergeait souvent des guérilleros en attente de leur évacuation au Maroc.
Le 28 mai 1949 la Guardia Civil, après avoir arrêté Vicente Castillo Muñoz qui était à l’époque le secrétaire de défense du Comité provincial de Grenade de la CNT, investissait la rue de la Paz : Vicente Castillo était forcé à se mettre à genoux devant la maison et à demander aux occupants de se rendre. Un groupe de guérilleros du groupe de José Sánchez Porras Pepe El Catalán de l’Agrupación Roberto se trouvait alors au n°1 et ouvrait le feu jusqu’à épuisement des munitions. Les forces de l’ordre donnaient alors l’assaut et capturaient les guérilleros Milenio Pérez Jiménez Modesto, José García Pimentel Orejillas et José Martín Montero Corralico tandis qu’étaient identifiés les cadavres de José Sánchez Porras Pepe El Catalán et de Gabriel Martin Montero Corralico ». Les locataires de la maison, José Alguacil Carranza et son épouse Manuela Vizcaino Alarcón étaient arrêtés avec leur fils âgé de quatre ans. Le capitaine Caballero de la Guardia Civil, qui avait été blessé dans l’affrontement, exprimera publiquement ses regrets de ne pas pu avoir “tuer tout le monde, y compris la femme et l’enfant”.
José Alguacil Carranza a été traduit en 1950, avec ses camarades, devant un conseil de guerre où tous furent condamnés à mort avant que la peine soit commuée en 30 ans de prison. Plusieurs autres compagnons impliqués dans cette affaire seront assassinés (“loi de fuite”). Interné à San Miguel de Los Reyes où il était toujours en 1958, José Alguacil Carranza y faisait partie de l’orchestre des prisonniers où il jouait du saxophone ténor.
José Alguacil a été libéré au début des années 1960, après onze ans de détention. Sa compagne avait été libérée précédemment après sept années de détention.
José Alguacil Carranza est décédé en 2004.
(Son nom est parfois orthographié Aguacil)