Né dans une famille de mineurs, Juan Blas De la Cikrte Gomez s’était enrôlé dès le 19 juillet 1936 dans les milices formées à El Cerro de Andrevalo (Huelva) par le Comité de défense local. Après l’occupation le 21 août par une colonne franquiste du village où allaient être exécutés plus de 190 habitants, Juan Blas De la Corte était parvenu à gagner la Sierra avec une centaine d’habitants. Ce n’est qu’en octobre 1937 qu’il parvint à passer en zone républicaine par Pozoblanco.
Envoyé à Barcelone il s’engagea alors dans XIX Corps d’armée des guérilleros, dans la 239e Brigade commandée par le communiste José Petrello Carcel et chargée d’effectuer diverses missions derrière les lignes franquistes. Il allait combattre sur le front de Teruel, de Grenade (Sierra Nevad), à la bataille de l’Ebre, puis de la Segre et à l’hiver 1939 aux combats à Lerida.
Il passa en France le 8 février 1939 où il fut interne dans divers camps – Saint-Cyprien, Barcarés, Argelès et le Vernet d’Ariège - avant de s’engager dans la Légion étrangère. Envoyé dans la Somme, il fut fait prisonnier lors de la percée allemande du 6 juin 1940. Transféré à pieds en Belgique, il fut ensuite envoyé dans un camp de prisonniers en Prusse orientale, le Stalag I-B de Hohenstein où, avec un autre compagnon Miguel Fortes Lopez, il fut réquisitionné pour aller travailler dans une ferme. Le 28 mai 1941 il fut arête par la Gestapo et transféré au camp de concentration de Mauthausen (matricule 5015). Il y travailla d’abord à la carrière puis fut envoyé travailler comme maçon au Kommando Bretstein dans les Alpes, puis au Kommando Steyr (au service des fabriques d’armes) après avoir échappé, grâce à l’intervention d’un médecin français prisonnier, à une injection mortelle puis au crématoire.
A la Libération du camp au printemps 1945, il fut transféré à Linz puis rapatrié en France où, après quelques jours passes à l’Hôtel Lutétia où la Croix Rouge avait organisé l’accueil des déportés, il fut envoyé en convalescence.
Juan Blas De La Corte Gomez s’installa par la suite en France où il se maria et eut un fils. Il est décédé en 1999 à Chantonnay (Vendée)