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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

VILLAVERDE VELO, José
Né à Santiago de Compostela le 12 juillet 1894 - tué le 24 septembre 1936 - Charpentier – MLE – UGT - CNT – Vigo & La Corogne (Galice)
Article mis en ligne le 12 juin 2013
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
José Villaverde Velo

Á l’âge de quinze ans José Villaverde Velo travaillait comme graveur d’images religieuses et adhéra très vite aux idéaux libertaires. Dès 1915, alors qu’il n’avait pas encore vingt et un ans, il était le président de la Société des charpentiers de Santiago adhérente à l’UGT. En 1917 il avait été l’un des dirigeants de la grève insurrectionnelle de Santiago ce qui lui valut d’être incarcéré au fort de San Anton puis en 1918 à Vigo. En 1919 il participa au congrès de la CNT puis en juin 1920 à celui de l’UGT où il défendit la fusion CNT-UGT. En novembre 1920 il fut nommé secrétaire de l’UGT de Vigo. Il fut ensuite l’un des fondateurs de l’Athénée syndicaliste et de la fédération locale CNT de Santiago où il représentait les charpentiers. Il participa au premier congrès national de la CNT des transports à Gijon en juin 1921 et au congrès régional de Gijon de juin 1923. Il aurait été égalemnt l’un des fondateurs et rédacteur à partir de 1922 du journal Despertad ; il était alors membre du groupe anarchiste Despertad.

Plusieurs fois emprisonné pendant la dictature de Primo de Rivera, il était à Vigo où il s’était lié d’amitié avec Ricardo Mella Cea et d’où en 1925 il envoyait de l’aide aux prisonniers par l’intermédiaire de La Revista Blanca. Il était également très proche d’Angel Pestaña et de son groupe Solidaridad dont il fit partie jusqu’en 1928.

Á partir de 1931 il résida à La Corogne. Il fut délégué au congrés national de 1931 où il représentait les syndicats de Betanzos, Marin, Vigo, Villagarcia et La Corogne. Il avait été en 1925 le fondateur de la Fédération Nationale de l’Industrie de la pêche dont il dirigea les organes Despertar Maritimo (Vigo, 1926- 1928), Despertad (1928) et Mar Y Tierra (Vigo, 1932-1933). Il était également membre de l’association ouvrière Germinal de La Corogne.

Il fut secrétaire de la CNT de Galice de 1931 à décembre 1932 où il avait abandonné le poste suite à des pressions de la FAI qui l’accusait de défendre des positions proches du trentisme.

José Villaverde qui avait été également directeur de Solidaridad Obrera de Galice en 1924 et de 1930 à 1934, fut l’un des meilleurs orateurs et polémistes du mouvement anarchosyndicaliste. Á partir de 1926 il avait édité les œuvres de Ricardo Mella et fut en 1930 l’auteur du prologue du livre de Juan PeiroIdeas sobre sindicalismo y anarquismo. Au printemps 1934 il était l’administrateur du syndicat CNT des transports et se montrait favorable aux thèses de l’Alliance ouvrière. Elu en 1935 secrétaire de la CNT de Galice, il refusa le poste.

Lors du soulèvement franquiste de juillet 1936 José Villaverde avait refusé de se cacher, n’ayant jamais causé de tort à personne et sous estimant sans doute la gravité de la situation. Arrêté le 4 août 1936 par les fascistes, il fut mis à la disposition de l’autorité militaire et emprisonné.

Á la mi-septembre Raúl Boo, le chef territorial de la Phalange, accompagné de deux phalangistes, lui offrit la liberté en échange de sa collaboration à l’organisation des syndicats verticaux franquistes. Á cette offre José Villaverde avait répondu : "Si de cette offre dépend ma vie, j’admets que je suis désolé pour ma femme et mes filles, mais jamais je ne saurais trahir les ideaux que j’ai défendu pendant tant d’années et auxquels je crois fermement.". Dans la matinée du 24 septembre José Villaverde et José Rozas furent transférés dans la cellule des condamnés à mort et la nuit même, José Villaverde Belo était emmené sur la plage de Barrañán, près de Arteixo (La Corogne) où il fut assassiné. Sur son corps criblé de balles avait été laissée une feuille de papier disant "pour que cela serve de leçon à ceux qui pensent comme lui".

Sa femme Palmira, fille du militant anarchiste Joaquin Otero, refusa de signer le papier où il était écrit que son compagnon était décédé "d’une hémorragie cérébrale ».

En juin 2007, un hommage a été rendu à José Villaverde Velo en présence de sa fille.

Dans certaines sources il est appelé Villaverde Belo.


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