Bandeau
Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

VEGA ALVAREZ, Cristobal « VEGUITA »
Né à Jerez de la Frontera (Cadix) en 1914 – mort le 31 mai 2008 - Télégraphiste ; Journaliste - FAI – CNT – Reconquista de España – Cadix & Cordoba (Andalousie) – Navarre – Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 27 mai 2013
dernière modification le 22 octobre 2024

par R.D.
Cristobal Vega Alvarez

Membre des groupes spécifiques dès son plus jeune âge à Jerez de la Frontera, Cristobal Vega Alvarez Veguita était membre dans les années 1930 du Comité provincial anarchiste de Cadix, poste qu’il abandonnera suite à des désaccords. Rédacteur au journal satirique Rafagas, il collaborait dans les années 1930 à Solidaridad Obrera, CNT, La Protesta (Algeciras, 1932-1936) et à La Voz del Campesino(Jerez, 1931-1933). Suite à la manifestation de protestation contre les évènements de Casas Viejas, il fut arrêté en janvier 1933 et emprisonné à Puerto de Santa Maria. Amnistié, il fut à nouveau arrêté lors du mouvement révolutionnaire d’octobre 1934 et interné à Jerez. Après une tentative d’évasion, il sera transféré à Puerto de Santa Maria, dont il ne sera libéré par une amnistie qu’en février 1936. Il aurait alors été nommé directeur d’une nouvelle époque de La Voz del Campesino. Le coup d’État franquiste de juillet 1936 le surprit à Utrera dont il parvint à s’échapper (selon d’autres sources il serait resté caché à Jerez jusqu’à la fin de la guerre).

Arrêté le 11 février 1939, il fut emprisonné – notamment en 1942 au détachement pénal de Cegama (Guipuzcoa)- jusqu’au 10 mai 1943, où remis en liberté conditionnelle, il passait alors en France à Pau puis Toulouse où il allait participé à la Résistance dans un groupe dépendant de l’Union nationale espagnole (UNE). Membre de l’Agrupación cenetista de l’UNE, il participait à l’automne 1944 à l’opération “Reconquista de Espana” et fit partie d’un groupe qui s’infiltra par la Navarre. Capturé en octobre 1946, il fut condamné à trente et vingt ans de prison (peine confondue en 36 ans), et fut emprisonné tour à tour à Avila, Astorga, San Sebastian et Puerto de Santa Maria.

En 1959 il écopa de huit années supplémentaires pour avoir édité clandestinement à la prison de Puerto de Santa Maria, le bulletin de la CNT Combate : « … A la prison de Puerto de Santa Maria, nous étions entre 40 et 50 compagnons de la CNT, bien organisés et en relation avec l’exil en France. L’organisation m’a demandé d’éditer un journal à l’intérieur de la prison dans le but d’orienter et de maintenir l’esprit de combativité. C’était un petit bulletin entièrement manuscrit en deux couleurs, sur huit feuillets in-octavo. C’était moi qui le rédigeais, et il était illustré par un bon camarade andalou, dessinateur très habile, qui s’appelait José Antonio Ponce et qui signait PXI [=Ponce]. Le journal s’appelait Combate et nous sommes arrivés à en éditer 15 numéros. Suite à un mouchardage, nous avons alors été surpris et ils nous ont confisqué tout le matériel et les articles préparés pour le numéro suivant….Le journal, on le calligraphiait à l’encre de Chine, en deux couleurs, en lettres cursives qu’on traçait lentement pour qu’elles soient bien lisibles… Nous le faisions dans des endroits des plus étranges, là où nous avions le moins de risques d’être découverts. Pour te donner une idée, je te dirais que plus d’un numéro a été fabriqué dans la pièce où on déposait les morts avant qu’ils ne soient enterrés. Nous fasions les numéros sur la table de marbre après avoir écarté les jambes d’un cadavre afin d’avoir un peu de place pour travailler. C’est là que nous nous installions, Ponce et moi, avec la complicité de l’infirmier de garde, Domingo Castellano, comme moi originaire de Jerez et militant de la FAI… » (cf. Témoignage de C. Vega Alvarez).

Après une intense campagne, en particulier dans la presse libertaire de l’exil, C. Vega Alvarez fut finalement libéré en 1963. Pour survivre il écrivit alors sous le pseudonyme V.Wheg Zheravla plusieurs nouvelles policières ou d’aventures pour les éditions Rollan (Madrid) et résida successivement à Séville, Villafranca de Cordoba, Calella, Niebla, Cordoba.

Cristobal Vega Alvarez

Convaincu que l’idéal libertaire n’était possible que par la culture et la réflexion, qu’il devait y avoir d’abord la révolution de l’intelligence, puis celle des barricades, il se montra toujours très attiré par la littérature, et en particulier la poésie lyrique. Auteur de plusieurs livres d’une bonne tenue littéraire, et de très nombreux poèmes (ce qui lui vaudra un prix de poésie en 1983), il fut un collaborateur assidu de toute la presse libertaire de l’exil.

Il participa après la mort de Franco à la reconstruction de la CNT à Cordoba et collabora à divers titres de la presse libertaire dont la revue Orto (Brcelone). Cristobal Vega, dont la compagne, la poétesse Antonia Burgos Béjar était décédée en 1997 à Villafranca de Cordoba, est mort à Villafranca le 31 mai 2008.

Oeuvres : -Los dos locuras de España (Séville, 1949) ; - Ruta de estrellas (Séville, 1950) ; - Sendas de Quijote (Séville, 1951) ; - Surcos de luz y sombra (Séville, 1953) ; - Garcia Lorca : glosas del Romancero gitano (1954) ; - Mensaje poetico (Séville, 1956) ; - Escritos literarios ; -Rueca de fantasia (Lebrija) ; - Penicilina ; - La vida empezana mañana ; -Reportaje poetico (1958) ; - Sed (1959) ; - El barco varado (Ed. CNT, Montevideo, 1960) ; - Musa cautiva (inédit) ; - Psiquis y el camino (Séville, 1955) ; -Paso a paso (Chili, 1969) ;- Cancion de arena y sal (Barcelone, 1964) ; - Por las riberas del tinto (Carmona, 1969) ; - Reportaje lirico (Carmona, 1958) ; -La trilogie “Cantos de paz y esperanza : Pueblo en cruz (Malaga, 1977), Caminos locos (Malaga, 1978) ; - Armas del futuro (Malaga, 1980) ; - Cuentos literarios (Séville) ; - Sola con su cruz (Carmona) ;- Cronicas de andar y ver (Bilbao) ; - Dos poetas : Becquer y lorca (Calgary) ; - Un duro de amor (Calgary) ; -Con Andalucia en el alma (Paris, 1981) ; - En el corazon del tiempo : reencuentro con E. Godoy// - Andalucia paso a paso (Barcelona, 1984) ; -Armas del futuro (Malaga, 1980) ; - El aspid y la mariposa (Choisy, 1988) ; - La libertad encadenada (Choisy, 1986) ; - Poemas del pajaro cautivo, por las riberas del Tinto (Carmona, 1969) ; -Rueca de fantasia (Lebrija) : - récit inédit de son emprisonnement.


Dans la même rubrique