Pendant la première guerre mondiale Antonio Beltrán Casaña, militant républicain intégral influencé par l’anarchisme, aurait été chauffeur dans l’armée américaine puis aurait déserté après s’être opposé à un officier. Traversant toute la France il serait arrivé à Canfranc (Huesca) lors du carnaval de 1917 au volant d’un camion américain.
Vers 1926, impliqué dans une affaire de contrebande, il serait passé en France où il aurait été rejoint par son ami d’enfance le camionneur Francisco Cavero Cavero.
Dans les années 1930, membre de Izquierda Republicana (IR) il participait avec notamment Francisco Cavero à la conspiration républicaine de Fermin Galán à Jaca et était très lié au militant libertaire Hilario Borau Diez.
Pendant la guerre civile, où il avait sans doute adhéré au Parti communiste, il était lieutenant colonel de la 72e Brigade mixte, puis commandant de la 43° Division. Après la chute du front d’Aragon il résistait dans la poche de Bielsa de mars à juin 1938 ce qui lui valut d’être nommé capitaine, passait en France d’où il regagnait la Catalogne. Passé en France en France à la fin avril 1939 avec Hilario Borau et après un séjour dans un camp il s’embarquait ensuite au Havre à destination de l’URSS où il allait être choisi pour suivre les cours de l’Académie militaire Frounze à Moscou, et où il allait rester pendant toute la durée de la guerre.
En 1945 il rentrait clandestinement en France où le PCE lui confiait la responsabilité des passages frontaliers dans la zone des Pyrénées centrales et où il compta sur l’aide du militant libertaire Hilario Borau originaire de Canfranc et qui avait été son lieutenant pendant la guerre. Il assumera cette tâche jusqu’en 1948, date de sa rupture avec le parti communiste. Il a servit ensuite d’agent de liaison pour le Gouvernement Républicain en exil.
Après un long périple en Europe et en Amérique latine, il finissait par se fixer au Mexique. Antonio Beltrán Casaña est mort le 6 août 1960 au Sanatorium espagnol de Mexico.
Contrairement à ce qui est indiqué dans certaines sources le pseudonyme El taxista de Canfranc n’était pas celui d’Antonio Beltran mais celui de son camarade Francisco Cavero.