
Marin depuis l’âge de 14 ans, Luciano Torrontegui Menchaca avait adhéré au syndicat CNT des transports maritimes en 1934. Marin à bord du Sota y Aznar, il avait été en 1935 l’animateur avec 7 autres militants de la CNT d’une grève de trois mois.
Au moment du coup d’État franquiste de juillet 1936, il naviguait entre l’Espagne et l’Afrique et avec ses compagnons avait pris la direction du navire qui après avoir subi des bombardements, arriva finalement à Cuba où il fut arrêté et emprisonné 3 mois à La Havane. A sa libération il embarqua sur un navire pour Saint Nazaire puis regagna la Catalogne et s’enrôla dans l’infanterie de marine.
Après une formation à Cartagène, i fut envoyé à l’hiver 1937-1938 sur le front de Teruel au sein de la Divisoion communiste Lister dont, suite à des problèmes avec les staliniens – menace de conseil de guerre et menaces de mort - il déserta et s’engagea dans un groupe de dynamiteurs basé à Seo de Urgel.
Passé en France lors de la Retirada par la Tour de Carol, il fut interné au camp de Septfonds puis de Gurs jusqu’à l’automne 1939 où il fut enrôlé dans une compagnie de travailleurs étrangers et envoyé travailler à la base navale de Saint Nazaire au service de l’armée britannique. Après l’armistice il gagna Bordeaux où, après avoir participé à divers sabotages, en 1944 il s’enrôla dans le Bataillon confédéral Libertad, dont il fut l’un des commandants, et participa avec le bataillon basque Guernika à la réduction des dernières poches allemandes de la Pointe de Grave. Il en profita pour récupérer de nombreuses armes pouvant servir à la lutte en Espagne.
A la Libération il s’installa à Urepei (Pyrénées Atlantiques) où il participa à l’organisation des passages vers l’Espagne et devint sous le nom de Luis Torres l’un des guides et des agents de liaison avec la CNT de l’intérieur (Comité national et comité régional du Nord).
Arrêté à Madrid en juin 1946, il fut durement interrogé pendant 15 jours au siège de la Préfecture de police. Condamné à 6 ans de détention, il fut interné à Alcala de Henares puis à Ocaña. Le 8 mai 1948 il participait à l’évasion de 12 militants de la CNT de la prison d’Ocaña parmi lesquels Francisco Romero Gabiz, Antonio Ejarque Pina, German Horcajada Manzanares, Eusebio Azañedo Grande, Juan José Caba Pedraza, José Yañez García, Pedro Gonzalez Calero, Alberto García Nieto, Vicente Espi Tamarit, Antonio Cerezo Toledano et Manuel Martinez Rodríguez. Comme tous les évadés à l’exception de Francisco Romero Gábiz et Antonio Ejarque Pina, il fut repris. Interné tour à tour à Ocaña, Guadalajara, Yeserias et Larrinaga, il fut remis en liberté conditionnelle en mai 1951.
Après la mort de Franco il participa à la reconstitution de la CNT basque. En juin 2006 il participa à l’ hommage rendu à Bilbao par l’association Aterpe 1936 aux anciens combattants républicains en Euskadi.²
Luciano Torrontegui Menchaca est décédé à Bermeo le 8 avril 2010.