Angel Tarín Haro était le plus jeune de trois frères et une sœur, tous membres de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL). En juillet 1936 Miguel, l’ainé, et Pedro étaient immédiatement partis avec les premières colonnes formées pour aller libérer Teruel. Quelques mois plus tard Angel les rejoignit sur le front.
Lors de l’offensive franquiste sur Madrid et de l’accalmie partielle sur le front de Teruel, les trois frères s’étaient séparés : Francisco retourna à l’arrière, Pedro rejoignit une colonne sur le front de Saragosse tandis qu’Angel s’intègrait à un groupe de dynamiteurs. Ce groupe spécialisé dans les sabotages derrière les lignes ennemies était formé de cinq hommes : trois asturiens dont l’un s’appellait Blanco, le léonais Cirpriano Alonso et Angel Tarín Haro. Il auraot par la suite participé à la collectivité agricole de Terol.
Á la fin de la guerre Angel Tarín organisa avec d’autres compagnons un réseau d’évasion du camp d’Albatera et d’évacuation vers la France des camarades menacés de mort. Il avait effectué lui même trois voyages vers la France par Saragosse et l’Andorre où il put embrasser son frère Pedro. Lors de son troisième et dernier voyage, il avait ramené plusieurs paquets de tracts publiés par l’Alliance Démocratique et édités par Francisco Ponzan. De Saragosse les tracts avaient été acheminés en camion à Valence où José Miró Lázaro Federico Martínez Gómez qui avait réorganisé plusieurs groupes de la FIJL, se chargea de les distribuer.
Tous allaient être trahis par Emiliano Calvo qui s’était infiltré dans le groupe et était le secrétaire des Jeunesses Libertaires. Angel Tarín Haro fit partie du groupe de 32 militants arrêtés à Valence en 1940 pour avoir distribué le manifeste de l’Alliance Démocratique qui s’élevait contre l’éventuelle participation de l’Espagne à la seconde guerre mondiale aux cotés de Hitler. Traduit devant le conseil de guerre ouvert à Valence le 7 novembre 1941, et accusé « d’attentat à la sécurité de l’Etat, haute trahison et espionnage”, il fut condamné à mort avec neuf autres militants, les autres étant condamnés à des peines allant de 30 à 6 ans de prison.
Angel Tarín Haro a été fusillé le 19 novembre 1941 avec Enrique Goig Lostado et Enrique Escobedo Vello. Les sept autres condamnés à mort verront leur peine commuée en 30 ans de prison le 13 janvier 1942.
Un seul des inculpés, Raimundo Giménez Millán avait été libéré lors du procès. Sous le pseudonyme de Ramón De Las Casas il publiera en 1975 à Caracas un livre de souvenirs sur ces évènements.
Après la fin du franquisme une rue Angel Tarin sera inaugurée à Cheste.