Fils d’un républicain de gauche, c’est en 1933 que Juan Belles Estruch avait adhéré à la CNT de Manresa alors qu’il travaillait à la construction de routes sur la comarcale de Calaf. Dès le déclenchement du soulèvement fasciste de juillet 1936, il était volontaire dans la colonne Ortiz-Vivancos. Après la militarisation il a été membre de la 117° brigade et a combattu sur les fronts de Belchite et Teruel où il était responsable d’un groupe anti tanks puis commissaire d’une compagnie.
En janvier 1939 il était fait prisonnier à Pons près de Lérida et interné successivement aux camps de Barbastro, San Juan et Medina de Rioseco avant d’être enrôlé dans la Légion. A sa libération en 1940 il s’installait à Saragosse puis à Lérida où il travaillait à la construction du tunel de Canfranc. Il était en même temps le secrétaire de la CNT clandestine d’Esparraguera et le délégué de la comarcale Olesa - Esparraguera. En 1943, au plenum clandestin de Sant Just, il défendait les thèses anti collaborationistes et commençait à collaborer avec les groupes de guérilla urbaine. Il amassait d’abord des vivres et créait des bases d’appui à Francisco Sabaté Llopart Quico dans la zone d’Esparraguera, Olesa, Martorell et Monistrol. C’est chez lui qu’a été hébergée de 1943 à 1952 Eniqueta Mila, la compagne de Francisco Sabaté.
Il participait à diverses réunions avec Sabate, José Lluis Facerias et le groupe de Los Maños et à plusieurs actions armées. En 1949 alors qu’il s’apprétait à passer en France, il était arrêté à Ripoll, mais rapidement remis en liberté. Il collaborait également à la préparation d’un attentat contre Franco qui devait avoir lieu le 24 juin 1956 à Bruch.
.Juan Belles Estruch « Vallés a été arrêté à Esparraguera le 8 février 1957 lors d’une rafle contre le mouvement libertaire où ont été détenus quarante trois militants accusés de complicité avec Sabaté et de diffusion du journal clandestin Combate. Violemment passé à tabac, Juan Belles Estruch était accusé d’avoir tué un membre de la Guardia Civil. Au printemps 1957 il parvenait à s’évader et passait immédiatement en France avec sa famille.
Installé à Clermont Ferrand il était jusqu’en 1960, secrétaire à la propagande de la régionale CNT en exil du Massif central. Le procès où il était inculpé s’ouvrit à Barcelone le 14 juillet 1958. Il aurait tenté vainement d’empécher Francisco Sabaté de retourner en Espagne.
En 1972 il s’installait à Perpignan où il continuait d’héberger des militants clandestins comme par exemple Zabala, Agustin Rueda, Salvador Puig Antich, Sole Sugranyes, etc. En 1977, après la mort de Franco, il avait participé avec notamment Pedro Quert, Juan Folch, Pedro Rosello, Enrique Juanpere et Esteban Ribera, à un regroupement d’anciens militants en exil pour aider à la réorganisation de la CNT à Esparraguerra. Il collabora ensuite au journal Sistema Comunal. En 1983 il participait au congrès de Barcelone de la CNT comme délégué d’Esparaguera. En 2001 il vivait toujours à Perpignan mais depuis le milieu des années 1980 était entré en conflit avec la CNT.