
Dès le coup d’état franquiste de juillet 1936, Enrique Sierra Martin (dont le véritable nom était Francisco Martin Prieto) avait gagné la Sierra avec son frère José Sierra Martin. Après l’arrestation de leur mère, de leurs sœurs et d’une cousine, les deux hommes étaient revenus au village pour menacer de représailles si elles n’étaient pas libérées. Cette action et des accusations d’avoir détruit en août 1936 le mobilier de plusieurs églises de la région - avec notamment Francisco Castellanos Martin et Francisco Torraval Bueno qui furent arrêtés - et d’avoir effectué diverses perquisitions chez des gens de droite, valut à Enrique Sierra et son frère d’être condamnés à mort par contumace.
Enrique Sierra Martin avait ensuite vraisemblablement passé l’Ebre puis était passé en France lors de la Retirada.
Pendant l’Occupation il participa à la Résistance notamment au maquis de Crouzette (Ariège) depuis février 1943 sous le pseudonyme Cepelin, puis au maquis du Col de Py (Pyrénées-Orientales) de février 1943 à août 1944 (3e région FFI) et de décembre 1944 à septembre 1945 au Bataillon D (17e région militaire). A l’automne 1944 il avait participé dans le cadre de l’opération Reconquista de España aux pénétrations de guérilleros au Val d’Aran et de 1945 à 1952 continua d’assurer des passages de militants antifranquistes de France en Espagne.
A la fin des années 1940, il travaillai comme jardinier au Centre Jean Moulin de Fleury Mérogis, proprété de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes (FNDIRP) où il rencontra sa future épouse, Angela Cabeza (née en 1915-morte en 1992), militante communiste et ancienne déportée à Ravensbrück puis en Tchécoslovaquie (Kommando Flossenburg et Grastlitz), avec laquelle il fondera une famille à Viry Châtillon et aura 3 enfants.