Antonio Serrano Ruiz qui était marié à Josefa Torrado Valiente dont il avait deux enfants, militait à la CNT de Cazalla de la Sierra et aurait été membre de l’Union Républicaine. Après le coup d’état franquiste de juillet 1936, il était parvenu à s’échapper du village le 8 août 1936 et avait gagné Castuera où il s’était intégré dans un bataillon des milices de Huelva avec lequel il gagna le front de Madrid. Il fut ensuite soldat dans la Compagnie de mitrailleuses du 1er Bataillon de la 77e Brigade Mixte, participa à la défense de Madrid puis aux fronts de la Jarama et Cuesta de la Reina. Début 1939 il avait été affecté au 65e Bataillon.
A la fin de la guerre il avait regagné Cazalla où il se présenta à la Guardia Civil le 20 mai 1939, fut arrêté et transféré en août au camp de concentration de Heliopolis, puis en août 1942 à la prison provinciale de Séville où, le 9 juin 1943 il fut traduit devant un conseil de guerre avec plusieurs autres antifranquistes de Cazalla - dont Jesus Arenal Hormigo, José Montero Garzon, Rafael Hernandez Soler, Antonio Rubio Hidalgo, Filiberto Bernabé Guerrero et José Garcia Macias - où il fut condamné à la réclusion à perpétuité, commuée ensuite en 30 années de réclusion majeure.
En octobre 1943 il fut transféré à la colonie pénitentiaire militarisée de Dos Hermanas comme travailleur forcé. Remis en liberté conditionnelle le 20 février 1946, il retournait à Cazalla. En janvier 1947, accusé d’un “vol de cochon” à la ferme Rubiano avec Manuel Jesus Vicente Pérez, et pour échapper à une nouvelle peine de prison, il gagnait la Sierra et par l’intermédiaire du compagnon Luis Mejias Rodriguez Pocarropa s’intégrait à la guérilla.
Antonio Serrano Ruiz Mohíno fut membre du groupe du cénétiste Dionisio Habas Rodríguez Durruti, d’abord en 1946 dans la province de Séville dans le cadre de la 3e Agrupación du communiste Hilario Martinez Aranda Godoy del pueblo, puis dans la province de Huelva quand le groupe, après avoir pris son indépendance, y était passé en 1948 pour échapper à la répression.
Antonio Serrano Ruiz Mohíno a participé avec Dionisio Habas Rodríguez Durruti et Miguel García Vázquez Botasfinas à l’attaque le 2 novembre 1948 de la propriété Aguafria, district de Santa Olalla (Huelva). Le groupe, pris en chasse par la Guardia Civil, parviendra à s’échapper. Fin juillet 1949 avec les mêmes et Alfedo Moreno Antonio il participait à une nouvelle attaque de la ferme Aguafria, district de Santa olalla. En juin 1950 il avait été blessé avec Dionisio Habas Rodríguez Durruti par la Guardia Civilà la ferme Los Membrillos de Fuenteovejuna, mais les deux guérilleros étaient parvenus à s’échapper. Dans les actions auxquelles il avait participé, Antonio Serrano fut blessé à deux reprises (fin 1949 et février 1950)
Après avoir abandonné la guérilla au début de l’automne 1950 Antonio Serrano Ruiz et Dionisio Habas Rodríguez étaient parvenus par l’intermédiaire de la CNT locale à trouver du travail au Patrimonio Forestal de Aznacollar (Séville) comme ouvriers agricoles. Suite à l’arrestation le 19 juin 1951 à Séville de leurs anciens camarades Florencio Martín Benítez Vicente del Puerto et Miguel García Vázquez Botasfinas, ils furent identifiés par la police et tous deux furent immédiatement arrêtés ainsi qu’une quinzaine de militants et agents de liaison entre Aznacollar et Séville.
Traduit devant un conseil de guerre en avril 1953 avec Florencio Martín Benitez Vicente del Puerto, Antonio Serrano Ruiz Mohino a été condamné à mort avec son camarade.
Contrairement a ce qui est dit dans de nombreuses sources, Antonio Serrano Ruiz n’a pas été fusillé le 30 janvier 1953 au cimetière de Séville avec son camarade. Au dernier moment la peine de mort avait été commuée en 30 ans de réclusion majeure. Fin 1953 il fut transféré de la prison de Séville à Ocaña d’où fin 1959 il fut transféré au Dueso (Santander) dont il sera remis en liberté conditionnelle en février 1965.
Son compagnon Dionisio Habas Rodríguez Durruti avait été fusillé le 3 janvier 1953 avec Miguel García Vázquez Botasfinas et le communiste Hilario José Martinez Aranda Godoy del Pueblo.