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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SANTIAGO MUNOZ, Emilio
Né à Madrid en 1924 - Madrid (Nouvelle-Castille) – France
Article mis en ligne le 5 mars 2013
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

Emilio Santiago Muñoz, qui s’était engagé, avait été affecté au bataillon du Ministère de l’Armée (Plaza Cibeles) où après ses classes il avait été nommé caporal chef des gardes du corps du Ministre, le lieutenant général Fidel Davila Arrondo.

Entré en contact avec des agents de liaison d’un groupe de guérilleros de l’Union Nationale Espagnols (UNE) opérant sur les monts de Tolède, il leur avait fourni des documents officiels et des armes du bataillon. Ces guérilleros furent accrochés en 1946 et les armes dont les numéros n’avaient pas été effacés furent saisies. Bien qu’au desus de tout soupçon, Emilio Santiago tenta alors en vain de passer en France par San Sebastian. Sa situation devenant intenable il décida ensuite de passer au Portugal par Ciudad Rodrigo : discutant avec les douaniers et arguant de sa qualité de garde du corps du général Davila, il parvint à les convaincre de le laisser passer pour “aller acheter des cigarettes”. Une fois au Portugal il se réfugia à l’Ambassade du Mexique. C’est en sortant de l’Ambassade quelques jours plus tard, qu’il fut arrêté. Transféré au siège de la PIDE (rua San Carlos) il fut interrogé par des policiers portugais et espagnols. Après un emprisonnement à Cadeia de Aljabe il fut remis aux autorités espagnoles et emprisonné à Carrabanchel.

Il a été traduit devant le Tribunal Militaire Permanent en mai 1947 à la caserne Maria Cristina de Madrid et condamné à mort avec onze autres militants antifranquistes - dont Julio Carrelero, Claro Garcia, Manuel Puig, Benito Bullosa, Nicanor Villarubia - dont dix seront exécutés. Seuls Martin Bullosa et Emilio Santiago Muñoz virent leur peine de mort commuée 30 années de détention grâce à l’intervention d’un parent d’Emilio qui était camérier de l’archevêque de Tolède. De 1947 à 1961 il fut emprisonné à Burgos où il travailla à l’infirmerie et y rencontra de nombreux antifranquistes comme le libertaire Enrique Marco Nadal, le poète communiste Marcos Ana et le responsable du PSUC Joan Comorera qui décèda pratiquement dans ses bras.

Libéré en 1961, Emilio Santiago Muñoz épousa la même année sa marraine de prison et profitant de son voyage de noces passa en France où il demanda la statut de réfugié politique au siège de l’OFPRA où il avait retrouvé le cénétiste Luis Portales qui avait été emprisonné avec lui à Burgos et avait aussi travaillé à l’infirmerie.

Emilio Santiago a été naturalisé français en 1971. C’est alors qu’il était à la retraite depuis 1992, qu’au début de l’année 2000 après avoir rencontré des militants de la CNT française des Yvelines, il apprenait l’existence d’une indemnisation des anciens prisonniers du franquisme. C’est la Commission des retraités et préretraités de la CNTF qui monta entièrement le dossier lui permettant d’obtenir une indemnisation de 56000f (soit 400f par mois de prison).


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