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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SANCHEZ SAORNIL, Lucia
Née à Madrid le 13 décembre 1895 - morte le 2 juin 1970 - Opératrice téléphonique ; journaliste ; retoucheuse photos - ML – MLE – SIA - CNT Madrid (Nouvelle-Castille) - Barcelone (Catalogne) - Valence (Levant) - France
Article mis en ligne le 27 février 2013
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Lucia Sanchez Saornil

Après avoir étudié au Centro de Hijos de Madrid et à l’Académie de peinture de San Fernando, Lucia Sánchez Saornil qui était orpheline de mère, avait commencé à travailler en 1916 comme opératrice téléphonique.

Attirée très jeune par la poésie, elle s’était liée très tôt à la tendance rénovatrice de la poésie, d’abord comme Moderniste puis comme Ultraiste et collabora à partir de 1916 à de nombreuses revues littéraires dont Los Quijotes, Grecia, Cervantes, Ultra, Tableros, Plural, Gran Guiñol, Manantial

Parallèlement, son militantisme anarchiste, commencé sans doute dès 1916, était apparu publiquement à la fin de la dictature de Primo de Rivera. Sa participation très active à la grande grève de la Telefonica lui valut d’être muté à Valence en 1927. Elle quitta ensuite l’entreprise où elle sera réadmise en octobre 1936.

En 1933 elle revint à Madrid où elle fit partie de la rédaction du journal CNT et appartint au secrétariat de la Fédération Nationale de l’Industrie Ferroviaire (FNIF) de la CNT. Pendant toute la période républicaine elle allait développer un intense travail de propagande et participer à la plupart des grands titres de la presse libertaire.

En juillet 1936 elle participait à Madrid à l’attaque de la caserne de La Montaña avant de partir comme correspondante de guerre au front. En 1937 elle était la rédactrice en chef à Valence - où elle rencontra son compagnon America Barroso - de la revue Umbral. Elle était ensuite intervenue dans l’organisation de collectivités agricoles en Castille et surtout dans le développement de l’organisation féminine anarchiste Mujeres Libres et de son organe Mujeres libres (Barcelone, 13 numéros, 1936-1938) dont elle fut l’une des principales rédactrices avec Mercedes Comaposada et Amparo Poch. Elle participa à de nombreux meetings de cette organisation.

Lucia Sanchez Saornil & Emma Goldman (1937)

En 1937 elle était également secrétaire de presse et propagande de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) aux cotés de Mateo Barruta. L’année suivante elle était secrétaire du Conseil Mondial de SIA, où elle avait remplacé Pedro Herrera, et en mai fut nommée secrétaire national de cette organisation. Elle fit pendant toute cette période de fréquents voyages en France pour y recueillir vivres et aides.

A la fin de la guerre civile elle était à Perpignan où elle fut très active dans l’organisation de l’accueil des réfugiés. Puis elle alla à Paris - par lettre du Ministère de l’intérieur datée du 18 mars 1939, elle avait bénéficié, comme 28 autres militants anarchistes espagnols, d’une surrsis d’unmois pour pouvoir séjourner à Paris ou dans le département de la Seine - puis à Montauban où elle vivait en retouchant des photos et était la secrétaire du groupe local des Quakers. Elle était ensuite retournée à Madrid : en 1941 selon les uns parce que son père était gravement malade, ou en 1942 selon les autres par peur d’être déportée par les nazis. Elle allait ensuite vivre clandestinement à Valence jusqu’en 1954 où elle put enfin légaliser sa situation.

Il n’est pas sur qu’elle ait participé à la clandestinité bien que selon certaines sources, elle aurait été présente dans les années 1940 lors de la formation de Comités de femmes antifascistes à Valence.

Lucia Sánchez Saornil est morte à Valence le 2 juin 1970.

Œuvres : -Horas de revolucion (Barcelone, 1938). – Romancero de Mujeres Libres (Barcelone, 1938). – Versos sobre Durruti (Madrid, 1937 ?). – Poesia (Valence, 1996). – Collaborations nombreuses souvent sous le pseudonyme Luciano San Saor à de nombreux journaux dont entre autres Avance Maritimo, CNT, El Libertario, Mas Lejos, Mujeres Libres, La Revista Blanca, Solidaridad Obrera, Tiempos Nuevos, Tierra y Libertad, Umbral, etc.


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