Bandeau
Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SABATE LLOPART, Manuel
Né à l’Hospitalet de Llobregat (Barcelone) le 26 août 1925 - fusillé le 2 février 1950 - Vacher – MLE – CNT - Groupe de Ramón VILA CAPDEVILA “CARAQUEMADA” – Barcelone (Catalogne) - France
Article mis en ligne le 3 février 2013
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Manuel Sabate Llopart

Manuel Sabaté était le plus jeune des frères Sabaté Llopart et n’était qu’un gamin au début de la guerre civile. Au début des années 1940, ayant soif d’aventure et désireux de voir du pays, il avait quitté le domicile paternel (20 rue Maestro Cunill) à l’âge de seize ans et avait parcouru l’Espagne en voyageant sur les tampons des trains. C’est au cours d’un de ces voyages en Andalousie qu’il se découvrit une passion pour les taureaux. Epuisé et affamé il était finalement rentré chez ses parents pour repartir bien vite et sans prévenir sur les routes.

En 1945 il partait pour la France, à Eus (Pyrénées-Orientales) où vivaient alors son frère aîné Francisco Sabaté Quico et sa famille. Il y travailla alors comme manœuvre dans une coopérative.

Francisco Quico et José Sabaté Pep ne tenaient absolument pas à ce que leur petit frère participe à leurs expéditions en Espagne. Mais l’arrestation en France de Francisco en juin 1949 et le départ de José avec un groupe d’action, furent pour lui l’occasion de s’intégrer au groupe de Ramón Vila Capdevila Caraquemada.

Début septembre 1949 il passait donc en Espagne avec Ramón Vila et le groupe de Saturnino Culebras Saiz Primo composé de Manuel Aced Ortell, José Conejos García, Miguel Acevedo Arias, Juan Busquets Verges, Gregorio Culebras Saiz et Helios Ziglioli. Une fois la mission de passage accomplie, Manuel Sabaté devait rester avec Ramón Vila pour effectuer des sabotages sur les lignes à haute tension. Ramón Vila, accompagné de Manuel Sabaté et de Hélios Ziglioli, partaient alors vers Berga. La présence des guérilleros ayant été localisée et des forces importantes quadrillant toute la région, les trois hommes ne tardèrent pas à tomber dans une embuscade : Helios Ziglioli fut tué par les premières balles tandis que Ramón et Manuel parvinrent à s’échapper. Le surlendemain Caraquemada partait chercher des vivres, laissant Manuel caché dans la montagne. Mais Ramón Vila, lors de cette expédition, échappa de peu à la mort et ne put revenir à leur cachette. Manuel Sabaté, resté seul et affamé, cacha alors ses armes, et prit la route de Moiá pour aller y acheter de la nourriture. Arrété avant Moiá par une patrouille de la Guardia Civil, il fut rapidement identifié.

Manuel Sabate Llopart

Manuel Sabaté Llopart a été traduit devant le Conseil de guerre qui s’est tenu contre les survivants du groupe du 7 au 10 décembre 1949 à Barcelone. Jugé selon une procédure d’urgence, il a été condamné à mort bien qu’on ne puisse lui imputer aucune action de guérilla. Les juges franquistes prenaient ainsi leur revanche sur ce qu’ils avaient dû subir de la part de José et Francisco. Manuel avait le tort de s’appeler Sabaté.

Au même conseil de guerre avaient également été condamnés à mort Juan Busquets Verges et Saturnino Culebras Saiz Primo. Les autres membres du groupe avaient été condamnés à de lourdes peines de prison : José Conejos García, Manuel Aced Ortell et Gregorio Culebras Saiz à trente ans, Miguel Acevedo Arias à vingt ans (mais la peine sera révisée et portée à trente ans).

Manuel Sabaté Llopart a été fusillé au camp de la Bota, Barcelone le 2 février 1950 avec Saturnino Culebras Saiz Primo. Seule la peine de mort prononcée contre Juan Busquets Verges sera commuée en trente années de détention


Dans la même rubrique

SAEZ SANZ, Elias
le 5 juin 2016
par R.D.
SABORIT MAS, José
le 27 juin 2014
par R.D.
SAEZ ANDRES, Rafael
le 18 décembre 2013
par R.D.
SAEZ HERNANDEZ, Juan Bautista
le 5 octobre 2013
par R.D.
SAEZ GARCIA, Martin
le 17 août 2013
par R.D.