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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

SABATE LLOPART, Francisco « QUICO » ; « SISQUET »
Né le 30 mars 1915 à l’Hospitalet de Llobregat (Barcelone) - tué le 5 janvier 1960 - Mécanicien - FAI - CNT - Groupe de Francisco SABATÉ LLOPART “QUICO” – Barcelone (Catalogne) - France
Article mis en ligne le 2 février 2013
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

Á l’âge de sept ans Francisco Sabaté Llopart avait été confié par son père à un établissement pénitentiaire pour mineurs, l’Asilo Duran, dont il s’échappera pour regagner son domicile. Il commença ensuite à travailler très jeune dans un atelier de fontainerie et vers 1930 adhéra à la CNT d’Hospitalet de Llobregat et fréquenta l’école rationalisteFrancisco Ferrer.

En 1932 il fut l’un des organisateurs du groupe d’action Los Novatos adhérent à la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI), puis participa au mouvement insurrectionnel de décembre 1933. En octobre 1935 il récupérait les armes abandonnées par les nationalistes catalans. Cette même année il était insoumis à l’armée et expropriait une banque de Gava pour financer l’aide aux prisonniers.

Á partir du 27 août 1936, Francisco Sabaté fut milicien dans la Colonne Los Aguiluchos ; il a été ensuite armurier dans la 126e Brigade de la 28e Division (ancienne Colonne Ascaso) puis dans la 25e Division (ex colonne Ortiz). En 1938 sur le front de Teruel il exécutait le commissaire politique communiste Ariño responsable du massacre d’une compagnie confédérale. Il s’ était ensuite réfugié à Barcelone où il effectua plusieurs missions pour le Comité de Défense de la FIJL et en particulier la libération de plusieurs compagnons arrêtés et emprisonnés par les staliniens après les évènements de mai 1937. Arrêté par le SIM communiste, il parvenait à s’évader à Vich après avoir tiré sur les carabiniers et s’intégrait à la 26e Division (ex Colonne Durruti) où lors des combats de Montsech en février 1939 il obtint la médaille de la valeur militaire.

Passé en France avec la 26e Division en février 1939, Francisco Sabaté avait été interné au camp du Vernet dont il s’évada rapidement. Il réintégra ensuite le camp pour soigner la tuberculose dont il était atteint. Envoyé travailler dans une poudrière à Angoulême, il participait dès 1941 aux premiers groupes de résistance et à un réseau de passeurs à la frontière dans la région de Perpignan.

Á la Libération il allait se consacrer entièrement à la lutte clandestine en Espagne et en 1945 organisait passage d’armes et points d’appui ainsi que la libérations de prisonniers en Catalogne.

Francisco Sabate Llopart (1946)

Le 26 février 1948 Francisco Sabaté avait abattu le policier Oswaldo Blanco Gregorio qui menaçait son frère José. Les deux frères étaient parvenais à s’enfuir après avoir récupéré l’arme et les papiers du policier. Le 23 novembre 1948 il était condamné par défaut par un tribunal français à trois ans de prison pour constitution “d’un dépot d’armes et explosifs”.

Le 2 mars 1949 il participait à Barcelone avec le groupe Los Maños à l’attentat manqué contre le commissaire Quintela. A la même époque, avec le groupe de José Lluis Facerias il participait à une intense campagne d’attentats avant la visite de Franco à Barcelone. Francisco Sabaté Quico a été arrêté en France en juin 1949 et interné un an à la prison de Montpellier.

Le 17 octobre 1949 son frère José était tué lors d’un affrontement rue Trafalguar à Barcelone, et le 2 février 1950 son autre frère Manuel était fusillé au camp de la Bota de Barcelone.

Francisco Sabaté Llopart était une nouvelle fois arrêté en France en février 1951 lors de l’affaire de l’attaque du fourgon postal de Lyon. Il aurait été si durement interrogé qu’il aurait essayé de se suicider à deux reprises. Il fut ensuite été assigné à résidence à Dijon de 1951 à 1955.

F. Sabaté et son mortier (Barcelone, 1955)

Entré en désaccord avec les responsables du MLE en France, il fondait en 1955 les Groupes Anarcho Syndicalistes (GAS) qui publièrent le journal El Combate et poursuivirent une grande activité en Catalogne jusqu’à leur démantèlement par la police en 1957 suivi de plus de quarante arrestations.

En 1957 Francisco Sabaté était à nouveau emprisonné à Montpellier à la suite de la découverte d’un dépôt d’armes. Il fut libéré en juillet 1958 après huit mois passés derrière les barreaux.

En septembre 1959 il participait au plenum du MLE à Vierzon où avait été réactivé les principes de lutte violente contre le régime franquiste. En décembre 1959 Francisco Sabaté Llopart Quico passait en Espagne avec Antonio Miracle Guitart, Francisco Conesa Alcaraz, Rogelio Madrigal Torres et Martin Ruiz Montoya. Très rapidement localisés et encerclés au Mas Clara (Gerone) le 3 janvier 1960, ses compagnons étaient tous tués. Blessé, Francisco Sabaté qui était le seul à être parvenu à rompre l’encerclement, avait alors tenté de gagner Barcelone en train. Arrivé à Sant Celoni, il sautait du train mais était pris en chasse par la Guardia Civil et le Somaten et était abattu le 5 janvier 1960.

Il était le compagnon de Leonor Castell Marti avec laquelle il avait eu plusieurs enfants.


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