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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RUENES SANTOVENA, José Bernabé « El BERNABÉ » ; « EL TURCO » ; « NABE »
Né le 15 août 1922 à Turanzas (Asturies) - mort en juin 1952 - Ouvrier tuilier & paysan - Groupes de José Bernabé RUENES SANTOVEÑA “BERNABÉ” & de Juan FERNANDEZ AYALA « JUANIN » - Oviedo (Asturies)
Article mis en ligne le 23 janvier 2013
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

José Bernabé Ruenes Santoveña Bernabé était né dans le petit village de Turanzas, à 2kms de Posada de Llanes, dans une ferme appelée La Agüera, de José Ruenes Iguanzo et Maria Santoveña Pérez ; il était le cinquième de six sœurs et trois frères.

Appelé au service militaire le 3 janvier 1944 à Villaviciosa (9 mois) il fut ensuite envoyé à Simancas. Le 26 mars 1945 dans la nuit, il abandonnait son tour de garde pour aller à Gijon. De retour, un peu éméché au matin, il était attendu par un caporal avec lequel il allait se battre. Le 24 novembre il était condamné par un conseil de guerre à la prison perpétuelle pour insulte à un supérieur et à trois ans pour abandon de poste. La perpétuité était ensuite commuée en trente ans de prison. Le 27 janvier 1946 il s’évadait de la caserne de Simancas et rejoignait la guérilla.

Il allait être notamment actif dans les monts de Cuera, à Llanes puis dans la zone de Colunga et allait longtemps être accompagné par Luis Ordieres Martínez. Le 31 août 1947, alors que Bernabé et Luis Ordieres se trouvaient à la maison de passe Cabaret à Aviles, trois inspecteurs du corps supérieur de la police de la ville entraient dans l’établissement pour une vérification d’identité. Tandis que l’inspecteur Ildefonso Campal Valdes restait sur place, les deux autres demandaient à Bernabé et à Luis Ordieres de les accompagner au commissariat. Une fois dans la rue, les deux guérilleros sortaient leurs armes et tiraient sur les policiers, tuant instantanément Fruela Echevarría Díaz et blessant grièvement Gumersindo Cendón Durain. Puis les deux guérilleros parvenaient à s’enfuir.

A la mort de Luis Ordieres Martínez le 27 janvier 1948, Bernabé s’était intégré avec dix huit guérilleros au groupe de Juan Fernández Ayala Juanin. C’est dans la sierra de Cuera que Bernabé allait former son groupe auquel allaient appartenir José Arias Pin El Asturiano, Hermenegildo Campos Gildo, José Guerrero El Guerrero et ultérieurement Eduardo Carlos Alvarez Fernández.

Son quartier général se trouvait à El canal del Palo, une grotte située sur les hauteurs de la Sierra de Cuera, district de Porrua (Oviedo). Après plusieurs actions et accrochages à Ribadesella et à Llanes, le groupe se dissolvait en septembre 1949 et Bernabé restait seul avec Eduardo Carlos Alvarez Fernández.

Le 1 septembre 1951, dans une embuscade tendue par la Guardia Civil à “Los Tuneles” de Toraño, Margolles, Bernabé fut blessé d’une balle au poumon. Après avoir gagné Posada de Llanes à pied ou en train, il fut soigné par un médecin de confiance. Mais la blessure s’aggrava et en juin 1952 il avait une hémorragie pleurale. Eduardo Carlos Alvarez Fernández, son fidèle compagnon lui donna alors des cachets de Piramidon puis l’acheva avec un marteau avant de l’enterrer.

Eduardo Carlos Alvarez Fernández a été arrêté avec douze autres agents de liaison ou collaborateurs et condamné à mort pour “Banditisme et terrorisme” et à vingt ans pour « le meurtre de José Bernabé Ruenes Santoveña » ainsi qu’à trois mois et 1000 pesetas d’amende pour « inhumation illégale ». La peine de mort sera commuée en trente ans de prison et Eduardo Carlos Alvarez Fernández sera amnistié en 1977.

José Bernabé Ruenes Santoveña Bernabé avait été enterré au mont de “Las Vigas” et sera plus tard inhumé à Libardon. Véritable mythe, il y avait toujours en 1990 de nombreuses personnes affirmant qu’il était vivant au Vénézuéla où il aurait été propriétaire d’une station service. Certais disaient qu’il était revenu à son village natal, et d’autres juraient l’avoir vu à Mexico.


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