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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

Né à Tanger le 9 octobre 1907 - mort le 19 octobre 1992
BARRANCO HANGLIN, Antonio « CODINE » ; « JUAN IBERICO » ; « JUAN LORENZO »
Cheminot - MLE - CNT - Madrid (Nouvelle-Castille)
Article mis en ligne le 25 janvier 2007
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.

Né à Tanger Antonio Barranco Hanglin était dès l’âge de six mois en Espagne et c’est à seize ans qu’il adhérait au syndicat CNT de la construction de Valence. Á dix huit ans il travaillait comme cheminot. En 1929 il adhérait à la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI) au groupe Helios de Teruel (groupe qu’il abandonnera à Valence lors de la légalisation pendant la guerre civile de cette organisation). Cheminot de la ligne Centrale d’Aragon, il était arrivé à Teruel où, avec Pedro Abril, Victor Ferrer et Raimundo Soriano il allait organisé la CNT en juillet 1931. En 1932 il était le directeur du journal Despertar Campesino (Teruel). Lors des évènements de 1934 il organisait une souscription en faveur des emprisonnés. Membre de la sous section ferroviaire de Valence, il participait au premier congrès tenu par la Fédération Nationale de l’industrie Ferroviaire (FNIF) à Madrid en 1934 aux cotés de Diéz Handino, Pedro Herrera, Julian Martínez et d’autres et s’y montrait très actif. Il a été l’un des organisateurs de la grève qui en 1936 avait touché cette ligne ferroviaire.

Pendant la guerre civile il était à Madrid comme assesseur ferroviaire du Conseil des Transports de la Junte de défense. Á la fin de la guerre il était interné au camp d’Albatera dont il parvenait à sortir en avril 1939. Il regagnait alors Madrid et participait à la clandestinité.

Antonio Barranco Hanglin a été membre du Comité national de la CNT nommé au plenum de San Fernando en juillet 1944 et dont le secrétaire était Sigfrido Catala Tineo et les autres membres Pedro Ameijeiras Blanco, José Expósito Leiva, Francisco Royano (Andalousie), José Piñeiro Zambrano (Andalousie) et Antonio Cerezo (Centre). Lors du démantèlement du CN par la police en mars 1945, Antonio Barranco échappait à l’arrestation et maintenait un comité provisoire avec Ramón Rufat Llop jusqu’à la nomination ce même mois de mars d’un nouveau CN dont le secrétaire était José Expósito Leiva et les autres membres Ramón Rufat Llop, José Piñeiro Zambrano, Manuel Fernández, Manuel Vivario, Gonzalo Atienza et Mariano Trapero Pozas. En juillet 1945, après le départ de José Expósito Leiva pour la France et son remplacement au secrétariat du CN par César Broto Villegas au plenum de Las Planas, Antonio Barranco était nommé trésorier du CN. Échappant une nouvelle fois à la répression qui démantelait le CN en octobre 1945, Antonio Barranco continuait d’assumer la trésorerie du nouveau CN formé en novembre et dont le secrétaire était Angel Morales Vázquez. En février 1946 il était confirmé à ce poste dans le CN de Lorenzo Iñigo Granizo, démantelé en avril, et dans le suivant, celui d’ Enrique Marco Nadal nommé en mai et actif jusq’en mai 1947. Depuis les rafles de mars 1945 Antonio Barranco était réfugié à l’ambassade britannique où il travaillait et avait caché les archives du CN.

Le 13 juin 1946 Antonio Barranco Hanglin était expulsé par les autorités britanniques vers la France. En exil il militait au Sous Comité national de tendance collaborationiste et effectuait plusieurs missions organiques en Espagne. En 1963 il était le responsable du bulletin de la FNIF en exil, Cultura Ferroviairia. Il a également été membre fondateur de l’Alliance syndicaliste. Au milieu des années 1960 il était le secrétaire de la Commission Coordinatrice des Amis de la CNT qui depuis Paris appuiera la signature d’accords entre d’anciens cénétistes et les syndicats verticaux (affaire du Cincopuntisme).

Dans les années 1970 il était membre des groupes confédéraux réunis autour du journal Frente Libertario.

Antonio Barranco Hanglin est mort à Paris le 19 octobre 1992.


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