Le père de Mario, Juan Rodríguez Rodríguez, né en 1887 à San Pedro- Manzaneda (Orense) avait émigré au Brésil en 1910 après avoir effectué son service militaire. Il y avait épousé Arsenia Losada originaire de Sobrado (Lugo) puis, tous deux étaient retournés en Galice où naissait peu après, le 29 septembre 1913, Mario Rodríguez Losada, puis quinze mois plus tard une soeur, Anuncia. Mario n’avait pas encore deux ans lorsque ses parents retournèrerent au Brésil, le confiant à San Pedro aux grands parents paternels, Teodoro et Catalina Rodríguez. Mario fréquenta l’école paroissialle de Cesuris de l’âge de sept à treize ans, puis il était retourné vivre avec ses parents revenus du Brésil et qui avaient construit à Langullo une maison et un moulin.
Á l’âge de quinze ans, déjà très indépendant, Mario Rodríguez était parti pour Bilbao où il travailla dans une cimenterie puis à la gare du Nord comme apprenti maçon. Il participa à plusieurs grèves ce qui lui valut d’être emprisonné. Après son service militaire, Mario retourna à Langullo où en 1935 il participa activement aux grèves qui secouaient la province.
Après le triomphe du front populaire aux élections du 16 février 1936, le père de Mario qui était un homme d’une grande rectitude morale et de tradition socialiste, fut nommé conseiller puis maire de Manzaneda. Il y assainira les finances locales ce qui lui vaudra des ennemis irréductibles et d’être assassiné par les phalangistes de Langullo le 18 avril 1937.
Anuncia, la soeur de Mario, avait émigré à Barcelone à l’âge de dix sept ans, y décédera de typhus en 1938 ou 1939
Mario Rodríguez Losada O Pincheavait gagné la sierra dès le soulèvement franquiste de juillet 1936. Au printemps 1941, il faisait partie d’un groupe dans la région de Trives (Orense) qui comprenait Sebastián Rodríguez López, Puerco, Gervasio Cereijo Incognito Trenzas, Edelmiro Alonso García et sa compagne Adoración Campo Canedo. La zone d’activité du groupe comprenait les districts de Manzaneda, Trives, San Juan del Rio et Castro-Caldedas.
Mario avait la réputation d’être d’une férocité rare contre les religieux et les phalangistes. Il fut accusé entre autres d’avoir exécuté le curé de Cessura-Manzaneda, de lui avoir coupé la tête puis de l’avoir exposé comme trophée dans les villages qu’il visitait.
Membre de la Federación de Guerrillas Leon-Galicia, en 1945 il faisait partie de la II° Agrupación commandée par Mario Moran Garcia. Puis il fut membre de la IIe Agrupación de l’Ejercito guerrillero où il s’opposa aux dérives militaristes de Manuel Fernandez Soto Coronel Benito.
Selon la Guardia Civil, son groupe serait responsable d’une quinzaine d’assassinats, de plus d’une cinquantaine d’attaques et de la mort de divers gardes et aurait été actif jusqu’en 1950 où il serait passé en France. En fait Mario Rodríguez Losada O Pinchese cacha dans la montagne de 1951 à 1968 où le 29 août il passa en France et s’installa à Nogent sur Vermisson dans le Loiret. C’est là, puis à Paris et à Ponferrada (Leon) que le journaliste Antonio Téllez Sola le rencontrera à pusieurs reprises pour y recueillir ses mémoires.
Mario Rodríguez Losada est rentré en Espagne en mai 1979 à l’âge de soixante six ans. Il est mort le 7 juillet 1986 à Seadur, district de Larouco, près de A Rua Petin.
Iconogr : ATSP // RD // CGRF p. 109 //