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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

BARBERA TOMAS, Enrique « El CARRASCA »
Né à Alcoy (Alicante) le 11 avril 1908 - fusillé le 16 septembre 1942 - Garçon de café - CNT - Alcoy (Alicante)
Article mis en ligne le 23 janvier 2007
dernière modification le 24 juillet 2024

par R.D.
Enrique Barbera Tomas

Enrique Barberá Tomas El Carrasca, après des études primaires, avait adhéré à la CNT dès qu’il avait commencé à travailler dans une fabrique de chapeaux puis comme garçon de café. Il était délégué syndical de son entreprise. Militant anarchiste, naturiste et végétarien et ami du militant d’Alcoy, Agustin Belda Carbonnel, il occupait ses loisirs à se cultiver et à pratiquer la gymnastique ce qui lui permettra d’acquérir une extraordinaire résistance physique. Il sera également professeur d’éducation physique.

Pendant les années républicaines, il fut au coté de Rafael Marti l’un des responsables du syndicat CNT des métiers divers (SOV) d’Alcoy. En juillet 131 il fut avec Angel Ferrer, Mira et d’autres l’un de orateurs d’un meeting tenu à Alcoy. Il fut le délégué du SOV d’Alcoy lors du plenum régional CNT de janvier 1932.

Le 7 août 1936 il était milicien dans la Colonne qui partait d’Alcoy pour le front de Cordoba dans les secteurs de Pedro Abad, Espejo et Castro del Rio. A son retour à Alcoy il était nommé responsable à l’approvisionnement par la mairie, tâche qu’il exercera jusqu’à sa mobilisation pour le front du Levant. Après avoir suivi les cours de l’Académie militaire de Bétera (Valence) il était nommé lieutenant. Le 15 janvier 1939 il était nommé capitaine de la 82e Brigade mixte.

En mars 1939 il était en permission à Alcoy où sa compagne, Francisca Llorens, l’incitait à partir, mais il refusait pensant n’avoir rien à se reprocher, assumant tout ce qu’il avait fait et il repartait pour le front. La guerre terminée il restait chez un ami à Valence quelques jours puis retournait à Alcoy où, reconnu et dénoncé, il était arrêté puis emprisonné à Valence et Porta Coeli. Il était ensuite transféré à Alcoy, puis à Alicante.

Accusé d’avoir participé à l’attaque de la caserne d’Alcoy, au simulacre de l’exécution d’une personne, à l’organisation de la Colonne CNT-FAI d’Alcoy et d’avoir donné le coup de grâce à six personnes à Pedro Abad (Cordoba), il était traduit devant un conseil de guerre le 6 juin 1941 et condamné à mort bien qu’il ait bénéficié de plusieurs témoignages favorables –dont celui du séminariste Antonio Garcia Sanchez à qui il avait sauvé la vie – et que le véritable auteur des tirs de grâce à Pedro Abad, Rafael Lin, ait été identifié. Malgré les témoignages en sa faveur, il était à nouveau condamné à mort lors du procès en appel le 5 septembre 1942 à Alicante. Le 16 septembre 1942 Enrique Barbera était fusillé à Alicante.

Le journal, qu’il avait tenu en cellule de condamné à mort du 5 juin 1941 au 14 septembre 1942, avait été recueilli par sa compagne qui le cachera dans une bouteille hermétiquement close et enterrée dans une cachette. Ce journal a été publié par la famille en 1998 à Alcoy (réédité à Barcelone en 2003 par les éditions RBA).


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