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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

RANIERI, Tomas « Antonio PEREIRA » ; « El ITALIANO » ; "Antonio NEGREDO TAMARO" [ de son vrai nom PERRELLA, Antonio]
Né à Naples (Italie) le 29 mars 1908 – mort le 16 mars 1969 - MLE – FAI (I) – CNT – USI – Barcelone (Catalogne) – Italie
Article mis en ligne le 15 septembre 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Antonio Perrella Tomas Ranieri

Militant anarchiste italien, Antonio Perrella alias El Italia, avait fui le fascisme et était passé en 1930 en France où il était rapidement entré en contact avec les compagnons italiens et espagnols exilés. Après la proclamation de la République, il était partie en Espagne à l’automne 1931 et s’était installé à Barcelone où il commença à militer dans les groupes anarchistes à Sans avec lesquels il participa aux manifestations lors de la révolution d’octobre 1934 aux Asturies.

Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il participa à l’attaque de la caserne Atarazanas puis était parti comme milicien dans la Colonne OrtizAprès la militarisation il avait été nommé le 31 décembre 1936 major d’infanterie. où il prit part, sur le front d’Aragon, à la prise de Caspe et aux combats de Belchite. En 1937 il était instructeur à l’école de guerre de Barcelone, puis retournait au front comme commandant du 4ème Bataillon de la 116ème puis 117e Brigade de la 25e Division (Ascaso) et participa à la bataille de Teruel (décembre 1937- février 1938) où il était entré avec son unité en montant par le fleuve et où après avoir résisté aux bombardements massifs des franquistes appuyés par l’artillerie italienne et la Légion Condor, les républicains durent finalement se retirer. Il avait alors le grade de lieutenant colonel.

Fait prisonnier à Alicante à la fin de la guerre, il fut interné aux forts de Santa Barbara, à celui San Fernando, puis à Elche dans une fabrique de munitions désaffectée transformée en un camp de concentration dont, avec de faux papiers et une fausse identité, il parvint à sortir et à gagner Andorre. Après quelques mois passés à Andorre, il retournait en Espagne où, après s’être intégré à la résistance active, il était arrêté et condamné à une lourde peine. Emprisonné à Lerida, au camp de Miranda de Ebro (Burgos), Madrid et au camp de travail deTolède dans un bataillon disciplinaire, dont il sera remis en liberté conditionnelle le 31 juillet 1940.

Sous les noms de Antonio Pereira et de Tomas Ranieri, il s’intégrait immédiatement à la CNT clandestine et était en 1945 nommé secrétaire de défense du Comité régional de Catalogne et Baléares de la CNT et agent de liaison de la résistance. Cette même année 1945 il était arrêté en novembre avec 36 autres compagnons à la sortie d’une réunion clandestine ;, torturé pendant plus d’un mois au siège de la Préfecture de police, il échappa à la mort, comme ses compagnons, à la suite de l’intervention du Consulat italien. Transféré le 22 décembre 1945 à la prison Modelo de Barcelone, il fut remis en liberté conditionnelle le 7 juin 1946 et en décembre, avec l’aide et la protection du Consulat italien, regagna l’Italie.

Militant de la Fédération anarchiste italienne (FAI) et de l’Union syndicale italienne (USI), il allait continuer d’entretenir des relations avec les groupes d’action espagnols. C’est notamment lui qui, en 1952, prépara l’un des passages clandestins de José Lluis Facerias Faceentre la France et l’Italie.

En 1967 il était membre du secrétariat de l’USI et participa activement au congrès anarchiste tenu à Ancone. En septembre 1968, et malgré son très mauvais état de santé, il avait participé à la journée inaugurale du congrès international des fédérations anarchistes à Carrare.

Antonio Perrella, qui, sous le nom d’Antonio Pereira, avait collaboré notamment à divers titres de la presse libertaire espagnole (Combat syndicaliste, Espoir, Umbral), est décédé à Vintimille le 16 mars 1969.

Il est l’auteur de mémoires publiées en 2019 par ses filles sous le titre "La Pelle del Toro" (Ed.Solfanelli, 405 p., ISBN-978-88-3305-099-7 & édition espagnole "La piel del toro", Caligrama Editorial/Penguin Random House (ISBN : 9788418787034 et d’un chois de poésies intitulé Poesie (Ed. Tabula Fati, Chieti, 2021, 76 p.).

Ses autres noms d’emprunt sont : Antonio Penella Tammaro, Pineda, Tamazo, Tamaro, Tomás ou Tommaso Ranieri, Negredo Tammaro, etc.


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