Emigré en Argentine à une date inconnue, Heriberto Quiñones Gonzalez était revenu en Espagne lors de la proclamation de la République avec l’équipe de Vttorio Codovilla le délégué de l’Internationale communiste. Fin 1931 il aurait été brièvement détenu à Madrid, avant de disparaître jusqu’en juin 1932, où, sous le nom de José Cavanna Garciail s’insatallait à Palma de Mallorque où il allait épouser une militante communiste locale dont il aura une fille en 1934.
Arrêté par la police en 1932, il fut qualifié de « communiste dangereux, envoyé vraisemblable des soviétiques, de nationalité roumaine ou polonaise » ; selon la police ol aurait été expulsé de France en 1930 sous le nom de Yefin Granowdiskiet serait entré en Espagne en août 1931 par Port Bou.
Suite à la révolution d’octobre 1934 aux Asturies, il fut une nouvelle fois arrêté et transféré à Oviedo comme insoumis supposé. C’est là que pour légaliser sa situation il déclara alors être né à Gijon dans la première quinzaine de janvier 1907 et appartenir à la classe 1927. Aucune preuve de ce qu’il a déclaré n’a pu être vérifiée, son nom ne figure pas à l’état-civil de Gijon et il s’appelait Heriberto Quiñones et était espagnol uniquement parcequ’il l’affirmait.
Suite à une tuberculose, il fut hospitalisé en mai 1936 au sanatorium de Humera (Madrid) où il se trouvait au moment du soulèvement militaire de juillet 1936. Il retourna alors à Barcelone dans l’intention de participer à l’expédition du capitaine Alberto Bayo Goroud sur Mallorque, mais ne put s’enrôler et ne participa pas à ce débarquement manqué. Fin 1936, il était à Valence devenue le siège du gouvernement républicain, et fut incorporé au comité provincial du PCE où il fut chargé de l’école de formation des cadres.
Dispensé de tout service armé le 24 mai 1938, il fut nommé par le Comité provincial du PCE comme responsable à l’approvisionnement de l’ambassade soviétique. Ce poste où, parlant le russe, il était en contact avec les fonctionnaires soviétiques, lui permettait d’exercer sa véritable mission : responsable du Service d’information spéciale périphèrique (SIEP), les services de renseignement et d’espionnage de la République. Il ne fait guère de doute que Quiñones, dont la vie avant 1932 reste un mystère, était un agent du Komintern et du NKVD soviétique.
A la fin de la guerre, il se rendit semble-t-il, aux autotités à Alicante. Interné au camp d’Albatera, il se servit alors de son certificat de dispense de tout service armé et de sa tuberculose pour adoucir sa condition de prisonnier. Le 8 avril 1939 il fut tranféré à l’hôpital militaire de Elche, puis le 14 fut libéré avec un sauf-conduit lui permettant de regagner son domicile à Valence. Peu après les franquistes découvraient son rôle dans le SIEP et l’arrêtaient. Interné à la prison de Valence, il bénéficiait en octobre 1940 d’une mise en liberté provisioire suite à une aggravation de sa tuberculose.
Après avoir regagné Valence, il reconstituait la première direction nationale du PCE ; depuis avril 1941 existait une commission de réorganisation qui lui demanda de venir à Madrid et de prendre la direction du parti. Lorsqu’en septembre 1941 furent arrêtés Eleuterio Lobo Martin et Mari Ibarra Sionin, puis à Lisbonne le groupe d’Isidoro Diéguez Dueñas, Heriberto Quiñpnes accusa les dirigeants communistes réfugoés au Mexique d’envoyer en Espagne des militants incapables et inconséquents et décida de rompre toutes relations entre l’exil et l’Espagne. Toutefois, malgré les strictes mesures de sécurité qu’il avait imposé au Parti, Heriberto Quiñones fut arrêté à Madrid le 30 décembre 1941 avec Angel Fermin Garvin, autre membre du Comité central. Début 1942, 10 des 13 membres du Comuté central organisé par Quiñones, étaient sous les verroux. Après avoir été torturé et n’avoir rien dit, Heriberto Quiñones fut traduit le 20 septembre 1942 devant un conseil de guerre où il revendiqua avec fierté sa condition de dirigeant communiste.
Condamné à mort il a été fusillé le 2 octobre 1941 au cimetière de l’est avec deux de ses compagnons, Luis Sendin Lopez et Angel Fermin Garvin Martin. Deux soldats l’avaient trainé sur le lieu de l’exécution, car suite aux tortures il ne pouvait plus marcher, ni tenir debout et fut exécuté assis sur une chaise.
Heriberto Quiñones, dont tout laisse à penser que son arrestation fut due aux « indiscrétions » de communistes envoyés par l’exil, fut accusé de trahison par les dirigeants du Parti à Moscou. Il fut remplacé à la tête du PCE par Jesus Carreras envoyé de France par Santiago Carrillo et par la direction du PCE au Mexique. Tandis que Jesus Larrañaga Churuca et les militants du groupe d’Isidro Diéguez qui avaient exécutés les ordres du Parti allaient devenir des héros, Heriberto Quiñones – dont on ne connaît toujours pas la véritable indité et dont on pense qu’il serait peut être né en Bessarabie - qui fut le premier dirigeant significatif du PCE de l’Espagne franquiste, qui avait essayé d’agir à son compte et s’était rebellé contre les dirigeants de l’exil, pêché impardonable, sera l’objet des pires acusations qui puissent être faites à un militant.