
Né rue Ensenyanca, près de la place Sant Jaume dans le vieux Barcelone, Salvador Puig Antich était le troisième de 6 frères et soeurs. Elève à la Salle de Bonanova dont il fut exclu à l’âge de 12 ans, il poursuivit ses études au collége des salésiens de Mataro où il devint bachelier en lettres et poursuivit des études en économie.
Tout en travaillant comme employé de bureau il suivit les cours du soir de l’Institut Maragal où il rencontra et se lia à Xavier Garriga Paituvi et Ignacio Solé Sugranyes, futirs membres du MIL. En 1968 il s’initiait aux activités clandestines des Commissions ouvrières de quartier et en 1969 devenait membre de la Commission des étudiants de l’institut Maragal. Puis il effectua son service militaire à Ibiza où, son affectation à l’infirmerie lui vaudra plus tard le surnom de Metge.
En novembre 1971, il abandonnait ses études et par l’intermédiaire de Xavier Garriga s’intégrait au groupe qui allait former le Movimiento ibérico de libéracion(MIL). Après un séjour en Suisse de juillet à septembre 1972, il allait participer à Barcelone à toutes les actions et hold-up commis par le groupe, généralement comme chauffeur.
Après l’auto-dissolution du MIL en août 1973, Salvador Puig Antich fut arrêté à Barcelone le 25 septembre 1973 lors d’un hold-up où avait été tué un policier. Traduit devant un conseil de guerre tenu à Barcelone le 9 janvier 1974, il fut condamné à 2 peines de mort. Malgré une campagne internationale en sa faveur, il fut garroté le 2 mars 1974 à la prison Modelo de Barcelone.
Dans l’une de ses dernières lettres adressées à son frère Quim, il avait écrit : “La nouvelle est définitive : condamné à mort. Il me serait très difficile d’exprimer mes sentiments en ce moment. Toutefois, et comme affirmation du pourquoi j’ai lutté et qui à présent, au moment de la grande épreuve, je crois encore plus fermement. Ils ont mené à terme une vengeance irrationnelle. Dégoût, dégoût, c’est tout ce que je ressens. Il y a déjà longtemps que je me suis demandé ce que je faisais dans ce monde où pourtant il n’y a pas de place pour moi. Cela arrivera sans doute, et, ne me traite pas de dogmatique, la question se présente à cru pour tous ces gens que j’aime. C’est une épreuve assez dure pour vous… Accepte ces lignes comme affirmation de mes sentiments envers vous (toi, Lee, Michel). Moi j’ai rompu avec tout, et j’accepte mes responsabilités ; sang versé, mais pas inutilement. Bon garçon, tout ce que dans la mesure du possible je pourrais te dire est dans ces lignes et dans la tristesse du vent. S. P. Antich qui t’aime” (cf. Front Libertaire).
Au même conseil de guerre avaient été condamnés José Lluis Pons Llobet à 30 ans de prison et Maria Angustias Mateos à 6 ans.