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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PINON ORIOL (ou ORIOLA), Camilo
Né à Barcelone le 17 novembre 1889 – mort le 15 mars 1979 - Ouvrier ferblantier – MLE – CNT – Barcelone (Catalogne) – France
Article mis en ligne le 19 juillet 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Après avoir été elève de l’école publique et d’un collège privé, Camilo Piñon Oriol avait commencé à travailler dès l’âge de 13 ans dans un atelier de caisses en carton. En 1909 il avait déjà rencontré de nombreux militants anarchistes –dont Andreu, Guadayol, Tarrida del Marmol…- et fréquentait le café Españolde Barcelone où allaient également Segui, Viadiu, Herreros, etc. Lors de la Semaine tragique, il était en prison où il purgeait une peine de 20 mois de prison pour ne pas avoir voulu dénoncer un compagnon qui avait tué une personne lors d’une manifestation.

Remis en liberté provisoire en 1910 il participait à la grève des lampistes – dont le comité de grève était formé de Surroca, Rueda et Jover – et assistait comme spectateur au congrès de fondation de la CNT à Barcelone. Il fut à partir de cette date particulièrement actif au syndicat CNT des lampistes dont il sera le délégué à l’assemblée régionale catalane en 1913 et occupa également à la confédération le poste de secrétaire de la FL-CNT de Barcelone (1912, 1914, 1915), membre du Comité régional (1912), trésorier du syndicat du métal catalan (1917) et du CR de 1918 formé avec Salvador Segui, Salvador Ferrer et Salvador Quemades.

Orateur de très nombreux meeetings dans toute la Catalogne il particpa à l’organisation du Congrès de la Comedia en 1919 où il fut délégué du CR. Membre du comité de grève des transposts en 1920, il fut déporté le 30 novembre avec 34 aitres compagnons au fort de Mola à Mahon. A son retour de déportation au cours de laquelle il avaut souffert des yeux, il avait été mis sur une liste noire par le patronat et ne put retrouver du travail dans la métallurgie. Il devint alors portefaix au marché du Borne à Barcelone.

Président du syndicat des transports il organisa en 1922 la campagne pour la la libération de Asher Shumet en en 1923 dirigea la grève des transports. Puis peu avant la dictature de Primo de Rivera, il passa brièvement en France avant de revenir à Barcelone où, il fut détenu à plusieurs reprises et continua de militer et de participer aux divers complots contre la dictature auxquels l’organisation était mêlée.

En 1929 il était membre du Comité national de la CNT dont le secrétaire était Angel Pestaña et fut chargé d’obtenir la légalisation du syndicat du transport dont il sera le vice président juesqu’à la fin 1932. Peu avant la proclamation de la République il s’était également intégré au comité d’organisation de Solidaridad Obrera. Favorable à l’organisation des Fédérations d’industrie, il se consacra au développement de celle des transports, organisant des meeetings dans toute les régions d’Espagne. Opposé aux thèses insurrectionnelles de la Fédération anarchiste ibérique (FAI), il fut en août 1931 l’un des signataires du Manifeste des Trente et l’un des animateurs des syndicats d’opposition.

En octobre 1933 il fut le délégué de l’industrie de la pêche au plenum national des syndicats de pêcheurs puis, en 1934, le délgué de Barcelone au congrès de la Fédération nationale de l’industrie de la pêche et en mai 1936 le délégué de la fédération des transports au congrès de Saragosse.

Pendant toute la guerre il allait s’occuper d’organiser la Fédératon de l’industrie de pêche dans toute la Péninsule et fut le directeur de son organe Mar y Tierra(Barcelone, 1937-1938).

Exilé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps, puis en 1943 retoutna à Barcelone pour y participer à la clandestinité. En octobre 1943 il participa au plenum clandestin de Las Planas et fut membre aux cotés de Juan Saña et Salvador Domedal du Comité régional cataln formé pour s’opposer aux manœuvres d’Eliseo Melis Diaz. Arrêté fin 1943, il fut emprisonné pendant 26 mois. Puis en 1945 il fut nommé secrétaire de l’Alliance nationale des forces démocratiques (ANFD) de Catalogne. L’âge venant et la répression s’acentuant, tout en restant fidéle à ses conceptions syndicalistes révolutionnaires, il cessa peu à peu de militer.

Le 29 février 1976, à près de 90 ans, il participa néanmoins à l’assemblée de Sans où fut reconstituée la CNT. Camilo Piñob Oriol, qui avait totalisé au cours de sa vie près de 15 années de prison, est décédé à Barcelone le 15 mars 1979.


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