
Jaime Parés Adan El Abisinio avait adhéré dès l’adolescence à la CNT et dès 1926 avait fait partie des groupes de défense. En juillet 1936 il se trouvait à la Modelo en attente de jugement pour un transport d’explosifs. Dès le 18 juillet, libéré par les compagnons, il allait à Pueblo Nuevo voir sa famille. Son frère Luis raconta par la suite que dans la nuit du 19 juillet, alors qu’il montait la garde sur une barricade, il avait vu une silhouette suspecte et lui avait crié de se faire connaître auquel l’inconnu avait répondu en insultant la révolution et en encensant la Phalange. Alors qu’il s’apprêtait à lui tirer dessus, l’inconnu s’était alors écrié : “Arrête de faire le con, c’est moi ton frère, Jaime”, une provocation qu’il avait trouvé très drôle.
Jaime Pares s’était ensuite enrôlé comme milicien dans la Colonne Durruti sur le front d’Aragon où à Huesca, et suite à un pari stupide, il alla boire un café dans un bar de la ville et parvint à en ressortir déguisé en curé. Puis il avait été affecté à l’escorte d’Eugenio Vallejo Isla le secrétaire à l’armement de Catalogne. Membre du Comité de défense de la Fédération ibérique des jeunesses libertaires (FIJL), il participa en 1938 avec Francisco Sabaté Llopart à la libération d’un compagnon qui avait été blessé lors d’un affrontement avec les forces de la Generalitat et qui était en attente d’interrogatoire par une tchéka stalinienne.
Exilé en France après la guerre, il fit partie dès la Libération du groupe de Francisco Sabaté Llopart Quico. En juillet 1945, avec ce dernier, Juan Salas Millan El Rogetet Emilio C., il accompagna en Espagne Angel Marin Pastor et Lucio Gomez Arnaiz qui étaient les délégués du MLE chargés de créer un comité permanent de liaison entre l’exil et l’Espagne.
Son frère Luis et Antonio Navarro faisaient alors partie des points d’appui du groupe.
Le 20 octobre 1945, avec Sabaté et J. Salas il participait à la libération lors de leur transfert de trois prisonniers – un communiste et deux compagnons de la CNT – grâce à des informations fournies par Victorio Gual Vidal. Puis, toujours avec Sabaté, il participa à diverses attaques de banques à Hospitalet.
Localisé par la police, Jaime Pares Adan a été abattu par derrière le 9 mai 1946 alors qu’il allait ouvrir la porte du domicile de sa sœur, Traversa de Gracia, sans avoir eu le temps d’esquisser le moindre geste de défense.