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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

PACHECO OLMO, Rafael « CARMELO » ; « MARIOTE »
Né le 16 août 1922 à Las Pedroñeras (Cuenca) - mort le 5 décembre 2004 - PCE - Groupes de Cecilio MARTIN BORJA “TIMOCHENKO” & de Sebastian MOYA MOYA “CHICHANGO” – Albacete (Murcie) - Ciudad Real & Cuenca (Nouvelle-Castille) - Buzançais (Indre)
Article mis en ligne le 21 mai 2012
dernière modification le 22 octobre 2024

par R.D.
Rafael Pacheco Olmo (fin des années 1970)

C’est à l’âge de 15 ans que Rafael Pacheco Olmo (parfois orthographié Olmos) avait adhéré en 1937 à l’idéal communiste et s’était engagé volontairement dans l’armée républicaine. Affecté à une section de dynamiteurs de la 49e Brigade Mixte, il fut nommé sergent et participa à la bataille de Teruel (décembre 1937-février 1938). En juin 1938, après avoir participé à la défense de Castellon de la Plana, et alors qu’il transportait avec d’autres des munitions à bord d’un camion, il fut blessé au bras gauche à la suite d’un bombardement aérien et hospitalisé à Albacete.

Après la démobilisation en février 1939 de sa brigade, il rentra dans sa famille à Villarobledo (Albacete) où il échappa de justesse à deux phalangistes qui tentèrent de l’arrêter. Parti dans la région de Valence où il resta plus d’un mois, il se cacha ensuite dans plusieurs villages avant de pouvoir rejoindre la ferme familiale.

De 1943 à 1946 il fut contraint d’effectuer son service militaire dans l’armée franquiste et fut incorporé au 120e Régiment de Guadalajara à Valence.

Revenu à la ferme familiale en février 1946 lors de sa démobilisation, Rafael Pacheco Olmo Carmelo entra en contact avec la guérilla et devint un collaborateur d’Eugenio Palacios Moya Panizares, l’adjoint de Cecilio Martin Borja Pepeà la tête de la 5e Agrupación. Pendant plusieurs mois il fut l’un des principaux agents de liaison, ramenant clandestinement de la propagande communiste depuis Valence. Pour échapper à une arrestation, il gagnait la sierra fin décembre 1946. Cecilio Martin Borja, pour le mettre à l’épreuve, lui ordonna alors d’exécuter Juan Ruiz Casas, le propriétaire d’une boutique d’espadrilles de Viillarobeldo (Albacete), phalangiste et chef du Somaten local. Le 10 janvier 1947, aux cotés de Fabian Buedo Pacheco Joaquin, Rafael Pachecolança alors dans la boutique une bombe qui n’explosa pas.

Le 21 février 1947, il participa à l’attaque du percepteur de Hinojosos où les guérilleros s’emparèrent de 42.000 pesetas avent de se retirer dans la base El Riditas, commune de Villaescusa de Haro (Cuenca). Quelques jours après, le 7 mars, son père, qui avait à plusieurs reprises aidé la guérilla et son fils, fut emprisonné puis interné à Carrabanchel (Madrid).

Suite à l’assemblée tenue en juillet 1947 sur le mont Cinco Navajos et à la réorganisation de la 5e Agrupación en trois groupes, Rafael Pacheco Olmo fut intégré au premier groupe commandé par Juan Moreno Romero Gitanoet formé de Sebastian Moya Moya Chichango, Abelardo Alarcon Segovia Andres, Daniel Lopez Delgado Chapuelaset Eugenio Palacios Moya Polvorilla. Après la mort de Juan Moreno Romero Gitano, il fut nommé responsable d’un groupe qui fut anéanti en août 1947. Puis il appartint avec entre autres José Diaz Estevez Piti, Eugenio Garcia Atienza Panchoet Daniel Lopez Delgado Zabalaau groupe commandé par Sebastian Moya Moya.

Après avoir échappé aux divers accrochages de l’année 1947 où furent éliminés la plupart des guérilleros de la 5e Agrupación, Rafael Pacheco Olmo, à partir de la fin octobre 1947, survécut tant bien que mal entre les villages de Las Pedroñeras (Cuenca) et Villarobledo (Albacete).
Après la reddition le 17 janvier 1948 de Fabian Buedo Pacheco Joaquin et de son frère Fernando et de Pedro Morales Martinez Cantinflas, il gagna Valence avant de revenir en mars 1948 dans la Manche où, en accord avec les deux derniers survivants du groupe, Sebastian Moya Moya Chichanago et Vicente, il fut envoyé en France pour informer les responsables du Pari communiste de la destruction de la guérilla et de la situation dramatique de ces deux derniers survivants qui seront arrêtés et fusillés au cours de cette même année.
Rafael Pacheco Olmo gagna la zone de Huesca où au bout d’une semaine, sur le,point d’être arrêté à Binaced il parvint à s’échapper après avoir frappé le caporal chef de la Guardia Civil et à échapper toute une nuit aux battues de autorités locales. Puis après un affrontement avec deux gardes frontière espagnols, dont l’un a sans doute été tué, il parvenait à passer en France où il fut incarcéré à Saint Lary Soulan (Hautes-Pyrénées) puis à Tarbes.

Après avoir obtenu avec difficulté l’aval des autorités espagnoles républicaines en exil - dont le responsable socialiste Wenceslao Carillo qui l’interrogea à Tarbes -, il échappa de justesse à un renvoi vers l’Espagne franquiste. Toutefois considéré comme “élément dangereux” par les autorités françaises, il fut éloigné de la frontière franco-espagnole et fut assigné à résidence dans l’Indre avec interdiction de quitter le département durant 14 ans (jusqu’en 1962). Il s’installa alors dans le village de Buzançais où il fonda une famille.

En octobre 2001, Rafael Pacheco Olmo participa avec d’autres guérilleros survivants aux IIe Journées du Maquis à Santa Cruz de Moya.

Rafael Pacheco Olmo est décédé à Châteauroux le 5 décembre 2004.


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