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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

NIETO MARTINEZ, Juan « CUCO » ; « NIETO » ; « GREGORIO »
Né en 1915 à Gergal (Almeria) - tué le 24 juin 1947 (?) - CNT – Groupe de Juan NIETO MARTINEZ “CUCO” – Almeria (Andalousie) – Algérie (?)
Article mis en ligne le 7 avril 2012
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Juan Nieto Martinez Cuco était l’un des responsables de la CNT de Gergal (Almeria). Le 18 juin 1939 il s’évadait de la prison de Gergal et gagnait la Sierra de Almahilla où en septembre il était rejoint par José Martinez Martinez Carahermosa évadé de la même prison. Tous deux organisaient alors l’un des premiers groupes de la province dont firent partie dès le début José Yebra Martinez Chilitre, les frères José et Francisco Jimenez Martinez Los Cantaores, Rafael Jimenez Ortega El de Bayarque, Sebastian Romero Magaña, Rafael Garcia Livia Papasfritas (ou José Torralbo surnommé lui aussi Papasfritas), Francisco Rodriguez Herrada Marraqueño et Indalecio Fuentes Agüeno.

Le 23 mars 1942, selon le Guardia Civil F. Aguado Sanchez, avec un groupe de 6 guérilleros dont José Torralbo Torralbo Papasfritas, il pénétrait dans le village de Santa Fe de Mondujar (Almeria) où dans le quartier La calderona, le groupe après avoir abattu José Escamez Calpena qui leur avait résisté, s’était emparé d’armes, de vivres et d’argent.

Cherchant à établir de contacts avec la les guérillas de Grenade, il envoyait Magaña et Rafael Jimenez Ortega Emilio el de Bayarque à La Mojonera où, le 13 juin, les guérilleros s’emparaient de l’argent déposé à la Mairie.

En novembre plusieurs des guérilléros de son groupe – dont Rafael Jiménez Ortega Emilio el de Bayarque, José Martinez Martinez Carahermosa, José Torralbo Torralbo, Sebastian Romero Maganas Marranica et El Frances – occupaient pendant quelques heures le village de Velefique et emportaient vivres, vêtements, armes et argent.

Dans la soirée du 18 décembre 1942, se faisant passer pour des membres de la Guardia Civil à la poursuite de fugitifs, Juan Nieto et Sebastian Romero Magañas emportaient les fonds de la mairie de Betarique.

Le 7 mars 1943, à Collado del Cruce, commune de Gergal, deux de ses hommes, Sebastian Romero Magañas et El Alcubillero étaient tués par les forces de répresion. Au printemps le groupe qui s’était replié sur le versant nord de la Sierra de Gador réalisait plusieurs attaques près du village de Alhabia. En août suivant après avoir taversé la Sierra Alhamilla, le groupe réapparaissait à Los Morales, commune de Nijar et à Las Barraqueras de Turillas où les guérilleros réalisaient plusieurs attaques.

Entre 1945 et 1946 le groupe de Juan Nieto Martinez a protégé le débarquement de guérilleros et de matériels provenant d’Afrique du Nord et notamment à Cabo de Gata, près de la Rambla de Morales où le groupe débarqué avait ensuite été guidé jusqu’à la province de Jaén en traversant les Sierras de Filabres et de Baza.

Le 14 octobre 1946 trois membres du groupe dont José Martinez Martinez Carahermosa effectuaient plusieurs attaques entre Alhama et Alhabia. Localisé par la Guardia Civil, José Martinez Martinez s’était caché dans une canalisation souterraine d’eau. Après avoir tué le garde Manuel Mochon et blessé 4 autres gardes, il s’y suicida plutôt que de se rendre.

Au printemps 1947 le groupe réapparaisait dans la zone de Velefique où, le 18 mai, ils étaient localisés à Los Ceferinos. Dans l’affrontement étaient tués Rafael Jimenez Ortega Emilio el de Bayarque et El Estraperlista tandis que Juan Nieto et les autres parvenaient à rompre l’encerclement. Les survivants du groupe décidaientt alors de gagner Almeria pour y être évacués vers l’Algérie.

Le 23 juin 1947, à la Cuesta de los Castaños, sur la route de Nijar à Almeria, une patrouile de la Guardia Civil arrêtait un taxi pour en contrôler les passagers. Ces derniers ouvraient le feu et blessaient mortellement le caporal Francisco Soriano qui avant de mourir parvenait à tuer l’un des guérilleros José Ramon Jurado Torres. Le chauffeur de taxi Alvarillo était également tué dans l’échange de coups de feu. La Guardia Civil, sous les ordres du lieutenant Pedro Martos Carricondo organisait une surveillance étroite de la ville d’Almeria et des embarcations du port. Le 24 juin, la maison du 125 rue Murcia où certains membres du groupe étaient cachés, était localisée et encerclée. Juan Nieto Martinez et Juan Gonzalez Beltran Petuño, qui avaient repéré le mouvement des gardes, sautaient dans la rue par une terrasse et étaient blessés par un tir. Le lirutenant Pedo Martos, les croyant morts, s’approchait et était abattu par Juan Nieto, tandis que deux autres guérilleros ayant entendu les coups de feu sortaient de la maison et étaient capturés. Selon les sources, Juan Nieto Martinez Cuco aurait été tué dans cet affrontement avec Andres Camacho Enrique et Antonio Gonzalez Beltran Pezuño tandis qu’avaient été arrêtés l’agent de liaison Juan Alonso Saez Compadre et Maria et Consuelo Perez Martinez locataires de la maison.

Selon d’autres sources, il serait parvenu à s’enfuir et à s’embarquer quelques jours plus tard pour Oran.

Les derniers survivants de son groupe commandés par Antonio Lopez Moya El Moya, resteront encore actifs quelque temps sur le district de Tabernas, puis, après être restés cachés quelques mois, auraient été pour la plupart évacués vers l’Afrique du Nord au printemps 1948.


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