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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

MONZON REPARAZ, Jesus « MARIANO » ; « DAVID » ; « CHARLES » ; « JOSE LUIS »
Né à Pampelune (Navarre) en 1910 – mort en 1973 - Avocat – PCE – UNE - – Navarre – France – Madrid (Nouvelle-Castille) - Mexique
Article mis en ligne le 12 février 2012
dernière modification le 22 octobre 2024

par R.D.

Né dans une famille aisée et après des études de droit à Saragosse, Jesus Monzon Reparaz avait adhéré en 1931 au Parti communiste où il fut rapidement nommé secrétaire général du Comité provincial de Navarre. Après avoir participé à la grève révolutionnaire de 1934, il fut candidat du Front populaire lors des élections de 1936.

Lors du coup d’État franquiste de juillet 1936, il était parvenu à fuir et à passer en France puis à gagner Bilbao où il fut nommé procureur des tribunaux populaires. Lors de la chute du Front nord, il passait une nouvelle fois en France puis regagnait à la mi-1937 la zone Républicaine. Il était alors nommé gouverneur civil d’Alicante, poste qu’il exerça jusqu’en juin 1938 où il fut nommé au gouvernement civil de Cuenca (Nouvelle-Castille). Dans les dernières semaines de la guerre Juan Negrin le nommait secrétaire au Ministère de la Guerre. Le 5 mars 1939, après que Madrid solt tombée aux mains de la junte anticommuniste du Colonel Segismundo Casado Lopez, il fuyait la capitale avec Dolores Ibarruri La Pasionaria.

Exilé en France il participait à l’organisation du départ des militants communistes pour l’URSS et l’Amérique latine. N’ayant pas été choisi par le parti pour s’exiler en URSS, il restait en France où, pendant l’Occupation, il allait réorganiser le PCE avec Manuel Azcarate et Gabriel Leon Trilla un des membres fondateurs di PCE qui avait été exclu du Parti en 1921 pour ne pas avoir suivi les consignes de l’Internationale communiste et qui avait été réintégré pendant la guerre civile. Sous sa direction le PCE en France allait devenir l’une des forces politiques de l’émigration et de la Résistance et cela d’une manière autonome par rapport à la direction centrale du Parti installée à Moscou et à Mexico.

Fin 1940, avant même la ruptire du pacte germano-soviétique, Jesus Monzon avait organisé prés de la frontière belge, avec une cinquantaine d’exilés une Agruapcion de guérrilleros, sans doute la première à exister en France. Secrétaire général du PCE en France et totalement déconnecté du Bureau politique en Union soviétique, Jesus Monzon, vers septembre 1943, avait décidé de rentrer en Espagne pour y prendre la direction du parti et y impulser la politique d’Union Nationale (UNE) qu’il avait initié en France. Avec ses collaborateurs immédiats – Gabriel Leon Trilla, Pere Canals, Casto Gracia Roza, Arriolabengoa, Apolinario Boveda, Sixto Agudo et Pilar Soler – il organisait rapidement la Junte suprême d’Union nationale dont il assurait la présidence tandis que Gabriel Leon Trilla était chargé de l’appareil militaire. Parallèlement la commission nationale du PCE était constituée par Jesus Monzon, G. Leon Trilla, A. Boveda, Enrique Alegre, P. Canals, Narciso Gonzalez, Casto Garcia Roza et José Seradell Josep Roman.

A l’automne 1944, avec la direction du PCE en France (Carmen de Pedro, M. Azcarate, Manuel Gimeno, Luis Fernandez, Juan Blazquez et Vicente Tovar) il fut à l’origine de l’opération Reconquista de España où plusieurs milliers de guérilleros pénétrèrent en Espagne. L’échec de l’opération devait signer sa fin politique et la reprise en mains du parti par le bureau politique. Destitué par Santiago Carrillo Solares, envoyé spécial du Comité central (composé au Mexiqe de Vicente Uribe Galdeano, Francisco Anton et Antonio Mije et, à Moscou d’Enrique Lister Forjan, Dolores Ibarruri, Juan Modesto Giolloto et Antonio Cordon), Jesus Monzon recevait en mars 1945 l’ordre de se présenter à Toulouse pour y discuter sa politique tandis que deux membres du Comité central appuyés par les guérilleros urbains Cristino Garcia Granda et José Vitini Flores, prenaient à Madrid le contrôle de l’organisation avant d’assassiner le 6 septembre Gabriel Leon Trilla.

En juin 1945, alors qu’il s’apprêtait à passer en France, Jesus Monzon était arrêté à Tarragone. Traduit devant un conseil de guerre à Bilbao le 16 juillet (ou juin ?) 1948, il était condamné à mort avant que la peine soit commuée en 30 ans de détention.

Selon le témoignage d’Enrique Lister, Monzon avait échappé à la mort « grâce à son arrestation par la police ; celui qu’il devait rencontrer pour le faire passer en France, devait en faire le conduire sur le lieu de son exécution ».

Dès décembre 1947 l’organe du PCE Mundo Obrero avait annonçé que Jesus Monzon avait été exclu du parti comme « agent provocateur, traître et espion ». Le parti et notamment Santiago Carrillo (cf. Nuestra Bandera, n°4, 1950) mena une campagne d’accusations infamantes contre lui, ne lui pardonnant pas d’être resté en France et d’y avoir poursuivi la lutte quand tout le bureau politique s’était enfui.

Après sa libération de prison le 24 janvier 1959, le Parti lui proposa de réintégrer ses rangs. Jesus Monzon fit savoir qu’il ne militera jamais dans un parti comptant dans ses rangs des calomniateurs comme Carrillo, Ibarruri et d’autres de la même veine.

Exilé au Mexique il y organisera une école de management patronal –sans doute après avoir été contacté par des membres de l’Opus Dei -, expérience qu’il renouvellera à Mallorque dans les dernières années de sa vie, sans toutefois abdiquer son idéal communiste.

Jesus Monzon Reparaz est décédé à Pampelune en 1973.


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