Emiliano Martinez Espinosa avait commencé à travailler dès l’âge de 11 ans comme gardien de chèvres et de vaches. Puis à 13 ans il avait suivi sa famille à Manresa où il allait travailler trois ans comme garçon de course d’un magasin de Valence. Embauché aux mines de Figols vers 1918, il adhérait en 1920 à la CNT, puis retournait à Manresa où il allait travailler comme manœuvre et compléter son éducation à la Fédération locale de la CNT.

Devenu facteur et chef de train aux chemins de fer catalan, il participait alors à l’organisation du syndicat ferroviaire et collaborait à divers journaux libertaires dont El Trabajo (1930). Son miilitantisme dans la région du Haut Llobregat et Cardona lui valut d’être empirsonné à diverses reprises et notamment en janvier 1932 et en octobre 1934. En juin 1935 il fut le délégué des cheminots au plenum intercomarcal tenu par la CNT.

Pendant la guerre et la révolution il fut membre du Comité révolutionnaire antifasciste mais se consacra essentiellement à la collectivisation des chemins de fer catalan. Secrétaire de la CNT de Manresa il fut nommé maire de la ville en 1938.

Arrêté à la fin de la guerre, il fut condamné à 30 ans de prison et interné à la Modelo. Puis il fut affecté dans un bataillon de travailleurs à la construction d’un pont sur le Rio Cardoner. Remis en liberté conditionnelle vers 1943, il s’intégrait aussitôt à la clandestinité et était rapidement arrêté lors d’une rafle et condamné à 3 ans de prison. Dès sa libération, il était impliqué en 1947 dans une grève de la fonderie où il travaillait et était à nouveau emprisonné plusieurs mois.

A la mort de Franco, Emiliano Martinez Espinosa a participé à la reconstruction de la CNT à Manresa. Collaborateur en 1976 de Solidaridad Obrera et de la revue Polemica (Barcelone) il est décédé à Manresa le 17 novembre 1987.